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>>Une classe spéciale pour les enfants atteints du cancer

Trân Trung Kiên (gauche) et les membres du "Restaurant à 1.000 dôngs" préparent les repas le 4 novembre.

Photo : Quynh Nguyên/CVN

À 09h00 du matin, tous les plats (hachis, saucisses, boulettes de crevettes et de légumes bouillis) sont prêts. Les plats sont servis dans des boîtes individuelles afin d’être livrés dans les hôpitaux de Bach Mai, l’hôpital E et celui de pédiatrie à 10h00.

C’est Trân Trung Kiên, papa d’une petite cancéreuse, qui propose depuis le mois d’octobre ce modèle de repas à 1.000 dôngs. Son but est de venir en aide autant que possible à ces familles en difficulté.

"L’idée trottait dans ma tête depuis longtemps, mais je n’avais pas trouvé d’endroit convenable pour la cuisine. Pendant l'épidémie, ma sœur, qui est propriétaire d’un restaurant de fondue, a également souhaité participer à un travail caritatif. Elle a donc décidé de réserver deux jours (les jeudi et dimanche) à la préparation de ces repas à bon prix pour les personnes en situation difficile", partage ce père vivant dans l’arrondissement de Dông Da (Hanoï). "Les plats changent tous les jours pour varier les saveurs", ajoute-t-il.

"J'ai passé beaucoup de temps dans le passé à m'occuper de ma petite à l'hôpital. Il est important de préparer des plats adaptés à leur goût mais aussi à leurs besoins nutritionnels.

Une portion pour un petit patient.

Photo : Quynh Nguyên/CVN

"C’est quelque chose que nous discutons aussi avec les parents", déclare-t-il, avant d’ajouter : "Les enfants sont parfois très fatigués et souffrent souvent d’anorexie, notamment à cause de leur traitement. Ainsi, il est nécessaire pour chaque repas d’être aussi nutritif et savoureux que possible afin de les aider à lutter contre la maladie".

De 140 à 160 portions

Le "Restaurant à 1.000 dôngs (1K)" se compose d’une vingtaine de membres volontaires. Chacun a des professions différentes (directeur, architecte ou encore enseignant) et tous profitent de leur temps libre pour participer à la préparation de ces repas chauds. À chaque repas, c’est environ 140 à 160 rations qui sont distribuées. Le fonctionnement de ce restaurant provient des contributions financières de philanthropes et d’hommes et de femmes de cœur. Nombreuses en effet sont les personnes qui souhaitent participer afin de soutenir ce "Restaurant du cœur". Les aides sont généralement financières ou en nature (dons de nourritures).

En parlant de sa propre expérience, le trentenaire Trân Trung Kiên se remémore : "En offrant ces repas, il a fallu que je dise que ces repas n'étaient pas gratuits. Je les vends pendant la période de pandémie pour aider les personnes démunies à aplanir leurs difficultés. Quand je regarde ces petits malades, je pense à ma fille qui nous a quittés… Espérons que ces repas les aideront à avoir la motivation nécessaire pour combattre la maladie".

Puis, il confie : "Lors de mon anniversaire le mois dernier, alors que je distribuais les repas, les enfants m'ont offert un gâteau avec des bougies et ont chanté pour moi... J’ai été très ému et en ai eu les larmes au yeux".

Envoyer de l'amour à travers les repas.

Photo : Duong Lan/CVN

Trân Hoàng Linh (âgée 33 ans, du district de Ba Dinh) se rend au restaurant tous les matins dès 07h00 pour s’occuper des légumes, les nettoyer et les cuisiner. Elle connaît Trân Trung Kiên depuis plusieurs années, ils ont fait connaissance alors qu'elle faisait du bénévolat dans les provinces du Nord-Ouest. "Je suis tout de suite tombée sous le charme de ces pauvres petits enfants qui sont en train de suivre des traitements dans les hôpitaux, surtout ceux de l’âge de mes propres petits…", partage-t-elle, avant d’ajouter : "En voyant le visage brillant de ces enfants et de leurs parents quand ils reçoivent les repas chauds, j'ai l'impression d'avoir plus d'énergie positive pour vivre et travailler dans les temps qui arrivent".

Pour le quinquagénaire Dô Vi Anh, avoir l’opportunité d’offrir des repas de haute nutrition aux petits malades et à leurs parents est sa plus grande motivation, un sentiment partagé par les autres membres du groupe.

"C’est un réel souci en moins, je n’ai pas à m’inquiéter des repas quotidiens pour mon fils de 8 ans qui suit un traitement depuis six ans contre la leucémie à l’hôpital central de pédiatrie.  Je n’oublie jamais de l’inscrire pour les fameux repas du +Restaurant à 1.000 dôngs+ lorsque je me rends à l’hôpital. Les repas sont vraiment délicieux et riches en nutriments", partage Dô Dinh Vinh sans cacher son émotion.

Pour sa part, la quarantenaire Trinh Thi Thuy, venue de la province centrale de Thanh Hoa, confie : "J'y inscris mon enfant deux jours par semaine. Je ne sais pas quoi dire à part merci… Merci de faire des repas aussi bons pour les enfants…".

Parlant l’avenir, le créateur du "Restaurant à 1.000 dôngs", Trân Trung Kiên, espère maintenir ses activités de distribution de repas pendant encore de nombreuses années, et envoyer ainsi autant d’amour possible à celles et ceux qui en ont le plus besoin.