"Pour me protéger, je suis allée chercher un masque sanitaire. Mais j'en cherchais plusieurs et le magasin n'en avait plus", raconte Mai, domiciliée dans le 5e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville.
La plupart des pharmacies de la mégapole du Sud ont épuisé leurs stocks de masques sanitaires depuis l'explosion de l'épidémie. L'affiche "Rupture de stock" est placée devant la pharmacie My Châu 3, rue Thành Thai (10e arrondissement). "La vente de masques sanitaires augmente rapidement ces derniers jours. Les stocks du réseau de pharmacies My Châu sont épuisés et on ne sait pas quand on en aura de nouveau", confie une vendeuse.
Au magasin spécialisé dans les équipements sanitaires Ngoc Thao, rue Công Quynh (1er arrondissement), une importante clientèle pour les masques est enregistrée alors qu'on n'y vend qu'au détail. "Nous devons annuler des contrats, faute de fourniture et à cause de la forte demande ces derniers temps", avoue une employée.
Un masque jetable qui coûtait autrefois 500 dôngs/unité vaut désormais 2.500 dôngs, voire 3.000 ou 4.000 dôngs. Les modèles VC65 et N95 passent de 25.000 dôngs à 40.000 dôngs/unité mais restent très recherchés. Selon une employée de la société de masques Bao Thach implantée à Bên Cat (province de Binh Duong, Sud), l'entreprise ne fournira le marché qu'à la mi-août.
La population de la mégapole du Sud rehausse de vigilance et se dote de moyens pour éviter l'épidémie.
Hiên, étudiant de l'École normale supérieure de Hô Chi Minh-Ville, souligne que ses ressources sont limitées, ainsi il n'achète qu'un ou 2 masques jetables, sinon il prend ceux en tissu. Comme leur prix grimpe rapidement, "je ne sais pas si je pourrais acheter des masques durant toute la durée de l'épidémie ", se lamente-t-il.
Vu, employé d'un magasin de téléphones de la rue Trân Binh Trong (5e arrondissement), utilise son masque très soigneusement, car "le magasin n'en a distribué que 2 à chacun depuis 2 jours. Je le garde sur moi et évite le contact avec l'eau".
Dans certaines compagnies, banques, centres boursiers, le nombre de clients a nettement baissé. Les transactions sont ainsi moins animées qu'auparavant.
À Hanoi, les masques sont très vendus. Plusieurs magasins ont vidé leurs stocks mais les demandes augmentent. Les compagnies se ruent sur les masques pour les distribuer aux employés, car "mieux vaut prévenir que guérir".
Outre les masques, les besoins en tamiflu sont aussi croissants, entraînant la hausse de prix du médicament. Plusieurs personnes ont fait venir ce médicament de l'étranger. Pourtant, selon Phan Hùng Quân, chef adjoint de la faculté de santé publique (Institut Pasteur de Hô Chi Minh-Ville), l'automédication de tamiflu s'avère très dangereuse.
Quang Châu-Giang Ngân/CVN