Gymnastique rythmique : de la joie et des larmes

Mélange de gymnastique artistique et de chorégraphie, la gymnastique rythmique est une discipline exigeante dont les adeptes sont prêts à tous les efforts pour réaliser leur rêve.

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Gymnaste à l’entraînement.
Photo : TT/CVN

Bien qu’elle existe au Vietnam depuis assez longtemps, la gymnastique rythmique (GR) n’est jamais parvenue à devenir un sport bien populaire, de sorte qu’il n’y a pas encore d’établissement de formation spécialisée. Par ailleurs, elle requiert des entraînements très durs dès le plus jeune âge, souvent vers trois ou quatre ans.

"J’ai commencé la gymnastique rythmique dès l’âge de 6 ans après avoir vu des performances. Au fil du temps, ma passion a grandi. Les blessures ne m’ont pas arrêtée à poursuivre mes entraînements", a partagé Ngô Hai Yên, gymnaste de la sélection nationale aux 30es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games 30) disputés fin 2019 aux Philippines.

La GR nécessite de la créativité, de la réactivité, d’une bonne expression ainsi que de la souplesse. Chaque performance ne dure que 90 secondes mais nécessitent des années d’entraînement. Les gymnastes doivent savoir exécuter parfaitement certains gestes très physiques appelés "difficultés", tout en utilisant habilement des outils tels que cordes, anneaux, ballons, massues ou rubans. Selon Phùng Lê Thy, entraîneuse à Hô Chi Minh-Ville, la formation d’une gymnaste professionnelle dure entre sept à dix ans. La difficulté des exercices augmente progressivement en fonction d’âge. La douleur physique est inévitable.

Développer les jeunes talents

La gymnaste Ngô Hai Yên (droite) lors des SEA Games 30 disputés fin 2019 aux Philippines.

Depuis 2009, la Maison des compétitions de Hoa Lu dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville accueille des jeunes gymnastes, grâce au soutien du Service municipal de la Culture et des Sports, recrutés dans d’autres gymnases de la ville.

La détection des gymnastes de talent n’est jamais facile. Les entraîneurs, avec le support de la Fédération de gymnastique à Hô Chi Minh-Ville, doivent visiter nombre de jardins d’enfants et d’écoles primaires pour sélectionner de futurs sportifs. Chaque année, seulement un ou deux enfants sont qualifiés, remplissant deux critères indispensables : souplesse physique et sens musical développé. Après leur recrutement, la routine des jeunes gymnastes est immuable : étudier la journée, s’entraîner en soirée. Un rythme soutenu qui peut s’avérer épuisant.

"La passion et la persévérance sont les deux caractères les plus importants pour les gymnastes professionnels. Ça demande aussi de la persévérance à leurs parents qui doivent les accompagner. Par conséquent, peu de gymnastes poursuivent ce sport jusqu’au bout", a déclaré Phung Lê Thy.

Actuellement, Hanoï et Hô Chi Minh-Ville sont les deux seules villes à disposer de centres sportifs équipés pour entraîner à la GR. La recherche de fonds et des financements privés restent très modestes, du fait que peu de personnes s’y intéressent… Ce sont les entraîneurs eux-mêmes, ou quelques mécènes parfois, qui sponsorisent la participation des gymnastes vietnamiens aux tournois internationaux, notamment aux SEA Games.

Le chemin vers la gloire passant par les larmes, les doutes et les blessures, il est certain que les applaudissements, les sourires heureux et les larmes de fierté des parents recouvrent finalement la même valeur que des médailles, après de longues années d’effort et d’abnégation.

Thanh Hang/CVN

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