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Le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, lors d'une conférence de presse au siège du FMI à Washington, le 11 octobre. |
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Certes, le Fonds monétaire international (FMI) a maintenu à 3,2% sa prévision de croissance pour 2022, déjà révisée trois fois cette année. Mais il a abaissé de nouveau celle attendue pour 2023, cette fois à 2,7%, soit 0,2 point de moins que ce qui était attendu en juillet.
"Il existe une probabilité de 25% que l'économie mondiale ne progresse que de 2%, ou moins, l'année prochaine", a déclaré le chef-économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas. "C'est une situation qui n'a été vécue que cinq fois depuis 1970, notamment lors du choc pétrolier ou de la crise financière de 2008"
"Et il y a 10 à 15% de chances que la croissance mondiale soit inférieure à 1%, soit une stagnation du PIB par habitant, ce qui signifierait que les choses vont vraiment mal", a ajouté l'économiste.
Les trois locomotives mondiales - les États-Unis, la Chine et l'Europe - ralentissent, notamment sous l'effet d'une inflation persistante qui touche les économies avancées et plus encore les pays émergents et en développement, et qui devrait atteindre 8,8% en moyenne au niveau mondial cette année (+0,5 point par rapport aux prévisions de juillet).
Risque de mauvais calibrage
La Chine, deuxième puissance économique mondiale, devrait connaître sa plus faible croissance depuis 40 ans. |
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"Nous nous rapprochons du resserrement monétaire mais nous n'y sommes pas encore, il faut donc que les banques centrales maintiennent le cap", a relevé M. Gourinchas. "Mais cela ne veut pas dire qu'elles doivent freiner brusquement, simplement qu'elles ont annoncé une tendance, il faut qu'elles s'y tiennent".
Une note positive cependant : l'inflation mondiale devrait avoir atteint son pic au troisième trimestre (9,5%) et commencer à reculer dès le dernier trimestre 2022, poursuivant cette tendance l'année prochaine, pour revenir au dernier trimestre 2023 à un niveau comparable à 2021 (4,7%).
Le ralentissement économique va toucher l'ensemble des États les plus riches, à commencer par les États-Unis : la croissance y a été révisée à tout juste 1,6% en 2022, contre 2,3% attendus en juillet. 2023 pourrait être plus difficile encore, le Fonds tablant sur tout juste 1%.
Et la situation n'est guère meilleure dans la zone euro : certes, la croissance devrait atteindre 3,1% en 2022, mieux qu'attendu en juillet (+0,5 point), mais la zone devrait frôler la récession en 2023, à 0,5% de croissance (-0,7 point par rapport aux prévisions de juillet).
Et pour certains États membres, l'Allemagne et l'Italie, la récession semble inévitable l'an prochain (respectivement -0,3% et -0,2%), alors que la France peut espérer rester au-dessus de la ligne de flottaison, avec une croissance de 0,7%. Tout comme, hors UE, le Royaume-Uni, à 0,3%.
"La situation est délicate pour ces deux pays, ils font face à de nombreux vents contraires. Il est évident que l'énergie joue un rôle important dans les prévisions car ces deux pays sont très dépendants du gaz, qui est devenu très cher", a détaillé M. Gourinchas.
La Chine, deuxième puissance économique mondiale, devrait de son côté connaître en 2022 sa pire année depuis plus de 40 ans, si l'on excepte la pandémie en 2020, avec une croissance attendue de tout juste 3,2%, avant de repartir légèrement en 2023 (4,4%).
AFP/VNA/CVN