Gros plan sur le cascadeur pro Quôc Thinh

Durant ses 19 ans de carrière, Lê Quôc Thinh brave le danger pour nous offrir des spectacles à sensations dans une centaine de téléfilms et de films publicitaires. Pour atteindre le sommet de son art, ce fameux cascadeur de 39 ans a dû suivre un chemin parsemé d'épines et de sueur.

Passionné de 7e art, le jeune Lê Quôc Thinh a décidé de s'inscrire en 1992 au club des cascadeurs de Hô Chi Minh-Ville. Pour ne pas pénaliser ses études universitaires, il a suivi les entraînements du midi et du soir.

Quatre ans après, la chance lui a souri. Le maître d'art martiaux hongkongais et chorégraphe de combat Chen Xiong Xing, venu au Vietnam pour réaliser le film Hông Hai Tac (Les pirates de la mer Rouge), l'a choisi pour certaines de ses scènes de cascade.

"Durant le tournage, ce maître m'a montré l'application des arts martiaux dans le cinéma et a partagé avec moi bien de ses secrets professionnels. Je lui dois beaucoup", a confié Lê Quôc Thinh.

Lê Quôc Thinh a participé à nombreux films à participation étrangère comme Hông Hai Tac (Vietnam-Hongkong), Kê hoach 99 (Le Plan 99, Vietnam-Taiwan) et à des films français tournés au Vietnam comme Cyclo, Sud lointain, L'homme de trop. On a pu voir Quôc Thinh dans des scènes de course de moto, de chute, de torche humaine, de dérapage automobile, de chute de cheval, etc.

Pour un cascadeur, la blessure grave voire la mort guette toujours au coin du bois. Dans la conjoncture où le cinéma vietnamien manque de matériel pour ce métier périlleux, les accidents sont inévitables. Malgré tout, Quôc Thinh refuse rarement les scènes dangereuses. En 19 ans de carrière, il a connu plusieurs blessures graves. "Je réalisais un tournage avec un confrère suisse. Il devait conduire une voiture et me rentrer dedans. Tout à coup, un morceau de fer attaché à la voiture s'est disloqué et m'a frappé à la tête. J'ai dû subir 16 points de suture", a-t-il rappelé.

Dans un autre accident, Quôc Thinh a fait une chute de sept mètres et a eu les deux jambes brisées. Le cascadeur n'a pas aussi oublié qu'il a frôlé une fois la mort. "Je participais à un tournage à la cascade de Dam Ri dans la province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre), pour le film Hông Hai Tac. Je devais me lancer à une hauteur de 57 mètres et faire une chute de cinq secondes. Mais le baudrier qui m'assurait s'est rompu et j'ai failli y passer", a-t-il raconté.

Malgré le danger, les cascadeurs sont payés une bouchée de pain. Les rémunérations peuvent varier en fonction de la prestation, du lieu de travail, de la durée des scènes et du niveau de prise de risque. Généralement, un cascadeur reçoit 300.000 dôngs par jour de tournage pour un téléfilm, le double pour le cinéma ou des concerts, de 800.000 à un million de dôngs par jour pour des pubs.

Le feu de la passion

Quôc Thinh a fondé dans les années 1997-1998 à Hô Chi Minh-Ville un groupe de cascadeurs qui, en 2004, a signé un contrat avec un réalisateur de film indien pour la fourniture régulière d'une dizaine de cascadeurs. Actuellement, il participe à la formation de jeunes cascadeurs vietnamiens. Il est aussi le président du club des cascadeurs de l'Université de Hông Bàng à Hô Chi Minh-Ville. En outre, il est passé de l'autre côté de la caméra et réalisé des téléfilms à épisodes qui ont eu un certain succès. Mais il couve une autre ambition : celle de réaliser un film d'action où les arts martiaux vietnamiens auraient la part belle.

Quôc Thinh consacre beaucoup de temps à l'entraînement physique et aux exercices. D'après lui, un cascadeur ne doit pas seulement avoir de bonnes compétences techniques et être téméraire, il doit aussi avoir des aptitudes physiques et de l'habileté.

"Le dévouement, le courage, le sérieux professionnel et les contributions de Quôc Thinh dans ce métier sont reconnus, a confié le metteur en scène Tuong Phuong. Quôc Thinh a conservé la flamme de la passion et la transmet à la jeune génération".

Le métier de cascadeur professionnel est apparu au Vietnam en 1990. Les pionniers sont Lê Tiên Dung, Lu Dac Long, Lê Công Thê, Thu Vân et plusieurs maîtres d'arts martiaux passionnés de cinéma comme Quôc Cuong, Hô Lê Nguyên Khôi. La 2e génération comprend Quôc Thinh, Huynh Phu, Van Lành, Huu Duc, Kim Thoa.

Linh Thao/CVN

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