Grève "historique" des fonctionnaires canadiens sur les salaires et le télétravail

Un tiers des fonctionnaires canadiens a débuté mercredi 19 avril un mouvement de grève pour réclamer des augmentations salariales et davantage de télétravail, déclenchant l'un des plus importants mouvements sociaux de l'histoire du pays.

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Manifestation de fonctionnaires, le 19 avril à Kingston, au Canada.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après des mois de négociations avec le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau, l'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) a annoncé qu'ils n'étaient pas parvenus à un accord et a donc déclenché dans la nuit un mouvement reconductible.

"Pour le service public", "stop la sous-traitance" : pancartes à la main et sifflets à la bouche, les grévistes sont descendus mercredi matin 19 avril dans les rues pour tenir 250 piquets de grève installés partout dans le pays.

"Ce n'est un secret pour personne que la vie ça coûte cher et il faut savoir donner sa vraie valeur au travail", explique Pierre G., 32 ans, fonctionnaire à Montréal venu manifester mais qui n'a pas souhaité donner son nom complet. "La fonction publique c'est une partie de la richesse collective et il ne faut pas la laisser se dégrader", ajoute-t-il.

"On veut le télétravail et on veut une augmentation salariale", renchérit Farah. "On a adapté pratiquement toute notre vie au télétravail. On ne veut plus comme avant, gaspiller deux heures dans les transports", ajoute-t-elle arborant un autocollant "Alerte à la grève" sur son manteau.

En tout, plus de 155.000 employés sont en grève, affectant principalement les services des demandes de passeport, d'immigration et des impôts mais aussi une partie des inspecteurs des grains sortants des ports. Le Canada est un important exportateur de blé et de colza. Le dernier débrayage de cette ampleur dans le pays remonte en effet à 1991.

À Ottawa, la capitale canadienne, des centaines de fonctionnaires se sont installés avec tables et drapeaux devant le Parlement et le bureau du Premier ministre. "Nous étions là pendant la pandémie pour soutenir les Canadiens. Et je pense qu'il est juste d'avoir quelque chose en retour", confie Esperanza Alvarez, soulignant la nécessité d'avoir une augmentation de salaire décente face à l'inflation car "tout est excessivement cher aujourd'hui".

"Chèque en blanc"

La présidente du Conseil du trésor, dont le ministère chapeaute la fonction publique, s'est dite mercredi 19 avril particulièrement "déçue" de voir un tel mouvement compte tenu des "progrès réalisés à la table des négociations".

"Nous ne pouvons pas signer un chèque en blanc. De nombreuses revendications sont tout à fait irréalisables et d'autres auraient de graves répercussions sur notre capacité à fournir des services aux Canadiens", a déclaré Mona Fortier, tout en restant optimiste quant à la possibilité de trouver une entente.

L'AFPC réclame une augmentation de salaire de 13,5% sur trois ans, soit 4,5% annuellement pour pallier l'inflation. Le gouvernement propose 9% sur trois ans. L'inflation a culminé à 8,1% l'année dernière, mais elle est depuis redescendue à la moitié de ce niveau.

Le syndicat demande aussi davantage de flexibilité sur le télétravail : les employés, dont la plupart travaillent toujours intégralement à distance depuis la pandémie, ne veulent pas se voir imposer deux ou trois jours de travail au bureau.

"Nous espérions vraiment ne pas être obligés de recourir à la grève, mais nous avons épuisé tous les autres moyens de conclure un contrat équitable", a déclaré le président de l'AFPC, Chris Aylward. "Nous resterons en grève jusqu'à ce que le gouvernement aborde nos principaux enjeux à la table de négociation", a-t-il ajouté évoquant "une grève historique".

"Il est important que les syndicats reviennent à la table des négociations", a déclaré Justin Trudeau mercredi 19 avril. Rappelant son soutien au droit de grève, il a averti que "les Canadiens perdront patience si le processus s'éternise".

AFP/VNA/CVN


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