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Un manifestant porte un gilet jaune et un masque près d'une barricade en feu, le 1er décembre 2018 à Paris. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Attendu sur le sol français en fin de matinée en provenance du sommet du G20 en Argentine, le chef de l'État doit retrouver le Premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et "les services compétents" pour tenter de trouver une réponse à un mouvement qui semble avoir échappé à tout contrôle.
Samedi soir 1er décembre, alors que des voitures brûlaient en plein Paris, Emmanuel Macron a déclaré depuis Buenos Aires qu'il "n'accepterait jamais la violence". Selon lui, celle-ci n'a "rien à voir avec l'expression d'une colère légitime", celles des "gilets jaunes" protestant au départ contre la hausse des carburants et la baisse du pouvoir d'achat.
L'ampleur des violences, qui ont fait une centaine de blessés, a conduit Édouard Philippe à annuler son déplacement en Pologne pour le sommet sur le climat COP 24. Il s'est rendu dès samedi soir dans un commissariat parisien pour remercier les forces de l'ordre.
Dans l'immédiat, la réponse de l'exécutif a d'abord été celle de la fermeté. "Les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ne veulent aucune amélioration, ils veulent le chaos. Ils seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice", a insisté Emmanuel Macron, alors que Christophe Castaner n'a pas écarté la possibilité d'instaurer l'état d'urgence.
Mais l'opposition et une partie des "gilets jaunes", mouvement protéiforme sans structure ni leader clairement désigné, réclament d'abord un geste fort au gouvernement, à commencer par un moratoire ou un gel de la hausse des taxes sur les carburants.
Une voiture incendiée pendant la manifestation des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018 à Paris. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Revendications
À droite, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a réitéré son appel à un référendum sur la politique écologique et fiscale d'Emmanuel Macron. Marine Le Pen a demandé à être reçue par M. Macron avec les autres chefs de partis politiques d'opposition.
À gauche, le patron du PS, Olivier Faure, a réclamé des États généraux sur le pouvoir d'achat. Benoît Hamon, chef de Génération-s, a demandé un dialogue national avec les "gilets jaunes", les syndicats et les ONG sur le pouvoir d'achat, la répartition des richesses et la transition écologique.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise, il a appelé à rétablir l'impôt sur la fortune, tout en applaudissant "l'insurrection citoyenne" qui "fait trembler la macronie et le monde du fric".
Face à ces revendications, pour la plupart sur la table depuis plusieurs jours, le gouvernement est jusque-là resté inflexible.
Alors que les premiers heurts éclataient sur les Champs Élysées, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a ainsi répété samedi matin 1er décembre que le cap allait être maintenu, tout en rappelant les mesures d'aide (chèque énergie, prime à la conversion) déjà annoncées par le gouvernement ces derniers jours.
"J'ai entendu ceux qui me disent que le 15 du mois, ils sont dans le rouge à la banque. Mais nous réparons le pays pas à pas. Nous le faisons avec sérieux et nous ne reportons pas nos choix sur la génération future", a-t-il développé.
Samedi soir 1er décembre, M. Castaner a seulement reconnu que le gouvernement s'était "planté sur un certain nombre de séquences de communication et de pédagogie, notamment sur l'enjeu de se sortir du tout pétrole".
Emmanuel Macron, qui a bâti une partie de son capital politique sur sa capacité réformatrice, n'a, lui, eu de cesse de clamer qu'il ne reculerait pas, contrairement, selon lui, à ses prédécesseurs.
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