Gaza : nouvelles frappes d'Israël contre le Jihad islamique

Israël a de nouveau frappé vendredi 15 novembre des cibles du Jihad islamique dans la bande de Gaza, fragilisant un peu plus un accord de cessez-le-feu entré en vigueur la veille après deux jours de combats qui ont fait plus d'une trentaine de morts dans l'enclave palestinienne.

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Frappe israélienne contre Gaza le 12 novembre.

L'armée israélienne "est actuellement en train de frapper des cibles terroristes du Jihad islamique dans la bande de Gaza", a-t-elle annoncé dans un message WhatsApp. Elle avait rapporté, plus tôt dans la journée, que cinq projectiles avaient été tirés depuis la bande de Gaza vers Israël.
Pour tenter de freiner la nouvelle spirale de violence, l'émissaire de l'ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, avait piloté avec les
Égyptiens -qui bénéficient d'une forte influence sur Gaza et de relations officielles avec Israël- une médiation en vue d'une "désescalade urgente". Un accord de cessez-le-feu entré en vigueur jeudi 14 novembre à 05h30 locales (03h30 GMT) a tenu pendant toute la journée.
Dans les régions israéliennes à proximité de Gaza, les activités ont repris tranquillement jeudi malgré les craintes de voir l'accord voler en éclats et de nouvelles roquettes s'abattre sur Israël, après les 450 tirées cette semaine depuis Gaza.

À Gaza, petit territoire où vivent environ deux millions de Palestiniens, de nombreux habitants se félicitaient de ce retour à un calme relatif. "Nous aspirons à la tranquillité et ne voulons pas de guerre", a résumé l'un d'eux, Mahmoud Jarda.
L'accord stipule que les factions palestiniennes doivent s'assurer de "maintenir la paix" lors de manifestations contre le blocus israélien de Gaza et pour le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres, a indiqué un responsable égyptien proche de la médiation.
De son côté, Israël doit "s'assurer d'un cessez-le-feu" lors de ces manifestations de la "marche du retour", qui ont fait plus de 300 morts et des milliers de blessés dans la bande de Gaza depuis le printemps 2018, a ajouté la même source. Ces désormais traditionnelles manifestations doivent reprendre vendredi 15 novembre.
"Dans son lit"
Peu avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, dans la nuit de mercredi 13 à jeudi, huit membres de la même famille palestinienne, dont cinq enfants, ont été tués dans une frappe israélienne contre leur résidence de Deir al-Balah.
Selon l'armée israélienne, un commandant du Jihad islamique à la tête d'une cellule chargée d'orchestrer des tirs de roquettes sur Israël, Rasmi Abou Malhous, en était la cible et a été tué dans la frappe.
Le Jihad islamique a toutefois affirmé que Rasmi Abou Malhous était "connu comme une personne affiliée au Jihad islamique mais n'était pas un de ses commandants".
Ces décès portent à 34 le nombre de morts à Gaza dans les frappes israéliennes visant depuis mardi 13 novembre le Jihad Islamique, un groupe armé de l'enclave palestinienne dirigée par un autre mouvement islamiste, le Hamas, qui lui n'a pas été visé.
La séquence avait débuté mardi 13 novembre à l'aube avec une opération ciblée israélienne contre Baha Abou al-Ata, un haut commandant du Jihad Islamique tenu responsable par Israël d'une série d'attaques récentes, alors qu'il était au lit.
"Le but de l'opération était d'éliminer le commandant du Jihad islamique dans la bande de Gaza, il a été tué ainsi que des dizaines de terroristes", s'est félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Nos ennemis ont reçu le message: nous pouvons atteindre qui nous voulons, y compris dans son lit".
Dans la foulée de cette frappe contre Abou Ata, le Jihad islamique a lancé un tir de barrage de roquettes sur Israël qui a de son côté multiplié les frappes aériennes contre les positions à Gaza du groupe islamiste armé.
Dans les régions israéliennes proches de l'enclave, des roquettes ont endommagé des maisons et une usine. Une autre est tombée sur une autoroute, passant à quelques mètres de foudroyer des voitures en circulation.
Cette séquence est la plus meurtrière depuis des heurts entre soldats israéliens et Palestiniens ayant fait environ une soixantaine de morts le 14 mai 2018 à Gaza, jour de l'inauguration à Jérusalem de l'ambassade américaine.
Cette décision avait entériné la reconnaissance par les
États-Unis de cette ville contestée comme capitale d'Israël.
Contrairement au Jihad islamique, le Hamas a approuvé il y a plusieurs mois une trêve avec Israël négociée par l'entremise de l'ONU, de l'
Égypte, pays frontalier de Gaza, et du Qatar, prévoyant notamment l'entrée mensuelle de millions d'USD d'aide pour l'enclave palestinienne, où le taux de chômage avoisine les 50%.

AFP/VNA/CVN

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