France
Commémorations des attentats du 13 novembre 2015 sur fond de menace persistante

Quatre ans après les attentats les plus meurtriers commis en France, ministres et officiels ont commémoré mercredi 13 décembre les attaques jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis qui ont fait plus de 130 morts et 350 blessés, dans un contexte de menace toujours élevée.

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Recueillement devant le Bataclan le 13 novembre quatre ans après les attentats.
Photo : AFP/VNA/CVN

Stade de France, terrasses des restaurants sur lesquelles les jihadistes ont ouvert le feu, puis salle de concert du Bataclan : les ministres de la Justice et de l'Intérieur, accompagnés notamment de la maire de Paris, se sont recueillis sur les lieux des attaques perpétrées par trois commandos. Emmanuel Macron a appelé les Français à se souvenir de la promesse de "rester unis pour ne jamais laisser gagner" ceux qui ont commis les attentats. "Aujourd'hui, souvenons-nous du 13 novembre et de ses victimes", a tweeté le chef de l'État.

La menace terroriste est "toujours aussi élevée", a rappelé sur France Inter le secrétaire d'État à l'Intérieur, Laurent Nunez. "Il faut être toujours aussi vigilant", a-t-il ajouté, évoquant notamment "la dissémination partout dans le monde des jihadistes" qui ont perdu leur emprise territoriale en Syrie et en Irak. Le risque de "menace projetée" avec des commandos venus de l'étranger comme ceux du 13 novembre, est "considérablement en baisse par rapport aux années 2015-2017", selon une source proche du dossier.

Cependant le "risque d'exfiltration" de combattants, français ou autres, vers l'Europe est pris très au sérieux. Ce risque, "réévalué" depuis la chute en mars de Baghouz, dernier bastion jihadiste dans l'extrême Est de la Syrie, demeure, a fortiori après l'offensive militaire turque dans le Nord de la Syrie sous contrôle kurde, en octobre.

"Leçons d’humanité"

Les hommages ont commencé peu après 09h00 aux abords du Stade de France à Saint-Denis, avec des dépôts de gerbe au pied de la plaque à la mémoire de l'unique victime, Manuel Dias, tué dans les explosions.

Les 130 personnes tuées dans les attentats du 13 novembre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sous un ciel gris, le maire de la ville Laurent Russier, et les ministres de la Justice, Nicole Belloubet, et de l'Intérieur Christophe Castaner, accompagnés de Laurent Nunez, ont observé une minute de silence. Ils se sont ensuite dirigés vers Paris et les terrasses des bars et restaurants visées par les fusillades, où 39 personnes ont trouvé la mort : le Carillon et le Petit Cambodge, la Bonne Bière, le Comptoir Voltaire et la Belle équipe.

La matinée s'est conclue par un discours des représentants d'associations de victimes à la mairie du XIe arrondissement, après un hommage devant le Bataclan, où 90 personnes venues écouter un groupe de rock américain sont mortes sous les balles. Pour le président de l'Association de victimes 13onze15, Philippe Dupeyron, les difficultés quatre ans plus tard restent vives : "de nouvelles victimes se déclarent, des couples se défont, des vies professionnelles sont encore bouleversées".

"C'est un moment important d'union et de solidarité. Il ne faut jamais cesser de commémorer, comme on le fait pour les deux guerres mondiales, pour les futures générations. Les choses peuvent vite être oubliées", a estimé un habitant, Didier Desgrois, 65 ans. À la fin de la cérémonie, victimes et proches ont accroché des mots avec des rubans sur un olivier, "première pierre" du futur jardin de la mémoire dédié aux attentats.

Le chanteur du groupe, The Eagles of death metal, Jesse Hughes, sur scène le soir des attentats, était présent aux commémorations, a constaté un journaliste de l'AFP. Près des terrasses du Petit Cambodge et du Carillon, les riverains du quartier, totalement bouclé par les forces de l'ordre en amont des commémorations, faisaient part de leur émotion. Pour Maryline Drouot, ces cérémonies conservent toute leur importance, car "ce sont des leçons d’humanité. Chaque année c’est une piqûre de rappel, très étrange". L'enquête tentaculaire sur ces attentats revendiqués par l'organisation Etat islamique a été bouclée fin novembre.

Le procès des attentats pourrait avoir lieu en 2021. La ville de Paris se constituera partie civile, aux côtés des associations de victimes, a annoncé mercredi soir 13 novembre dans un communiqué la maire de Paris, Anne Hidalgo. Au total, 14 personnes, dont 11 en détention provisoire, ont été mises en examen. Parmi elles, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des trois commandos jihadistes actifs mercredi soir 13 novembre, est muré dans le silence depuis son arrestation.


AFP/VNA/CVN

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