>>Fusillades à Rio : des enseignants formés à gérer la violence
Vue de la favela de Rocinha, à Rio de Janeiro, le 9 juin 2014. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pendant toute la matinée de dimanche 17 deptembre, des échanges de tirs nourris ont terrorisé la population de Rocinha, la plus grande favela de Rio, où vivent 75.000 habitants.
"Affrontements entre trafiquants de la Rocinha. Évitez la région", a alerté la police militaire de Rio sur Twitter.
Les services de sécurité locaux ont indiqué à l'AFP qu'une personne avait été tuée dimanche 17 septembre à Rocinha, au lendemain d'autres affrontements qui avaient fait au moins cinq morts dans les quartiers nord de la ville.
Des témoignages qui circulent dans les réseaux sociaux font état d'autres décès à Rocinha et plusieurs vidéos montrent des hommes en armes courant dans les ruelles de cette favela, ainsi qu'un corps carbonisé.
Plusieurs hélicoptères survolaient la région et deux accès à la station de métro de Sao Conrado - quartier aisé du sud de Rio situé en contrebas de la favela - ont été fermés pendant quelques heures, avant de rouvrir en début d'après-midi.
Des policiers ont également été attaqués en début de matinée par un groupe d'hommes lourdement armés à proximité de la favela, ont rapporté les autorités.
Une source policière a indiqué à l'AFP que les autorités soupçonnaient des divisions internes au sein de la faction criminelle qui contrôle le trafic de drogue à Rocinha.
Selon les médias locaux, des membres de cette faction seraient aussi liés aux affrontements qui ont fait au moins cinq morts dans la nuit de vendredi 15 septembre à samedi 16 septembre au Morro do Juramento, favela située au nord de Rio.
Les pompiers ont confirmé à l'AFP avoir trouvé cinq corps dans cette zone et la presse locale fait état de sept décès au total.
Rio a enregistré au premier semestre son plus haut niveau de violences depuis 2009, avec 3.457 homicides, soit 15% de plus que sur la même période en 2016, selon des données de l'Institut de sécurité publique (ISP).
Le sentiment d'insécurité est aggravée par la situation catastrophique des finances de l'État de Rio : au bord de la faillite, il paie avec des mois de retard ses fonctionnaires, y compris les policiers.
Face à cette flambée de la violence, le gouvernement a fait appel à l'armée, déployant fin juillet près de 10.000 hommes qui ont déjà participé à deux vastes opérations contre les bandes armées dans des favelas où s'entassent près d'un quart de la population, souvent dans des conditions d'extrême dénuement.
Mais cette stratégie semble remise en cause : selon le journal O Globo, les militaires n'ont pas participé aux deux dernières opérations menées par les autorités locales par faute de moyens et l'armée pourrait quitter la ville prochainement.
AFP/VNA/CVN