>>Climat : Hollande appelle à la solidarité entre pays riches et pauvres
Le président français François Hollande arrive à l'aéroport Jose Marti à La Havane, le 10 mai. |
L'idée de ce voyage "c'est que la France soit la première au nom de l'Europe et parmi les pays occidentaux à pouvoir dire aux Cubains que nous sommes à leur côté s'ils décident eux-mêmes de franchir les étapes nécessaires vers l'ouverture", a expliqué M. Hollande à des journalistes avant d'arriver à La Havane dimanche soir 10 mai.
Sur la voie de la normalisation de ses relations avec les États-Unis mais aussi avec l'Europe, Cuba est également engagée dans une "actualisation" progressive de son économie.
Le président français doit rencontrer lundi soir 11 mai son homologue Raul Castro. La présidence cubaine donnera également un dîner officiel dans la soirée.
Très serré, le programme de cette visite d'une journée ne prévoit pas de conférence de presse.
Premier président français à visiter l'île depuis plus d'un siècle, M. Hollande brûle aussi la politesse aux autres chefs d'État occidentaux séduits par les perspectives d'ouverture à Cuba depuis l'annonce choc fin 2014 du dégel avec Washington.
Avant son arrivée, il a reconnu que cette étape cubaine "est d'une certaine façon historique" même si "Raul et Fidel Castro ont bien sûr (déjà) rencontré des présidents français".
"Moi-même j'ai rencontré Raul Castro en Afrique du Sud, aux obsèques de (Nelson) Mandela" fin 2013, a-t-il rappelé en marge de cette tournée de cinq jours dans la Caraïbe, un des plus longs déplacements de son quinquennat.
Le président français François Hollande (centre) discute avec Rogelio Sierra (gauche), vice-ministre cubain des Affaires étrangères, à son arrivée à l'aéroport Jose Marti à La Havane, le 10 mai |
À La Havane, Paris entend capitaliser sur des liens resserrés voici un peu plus d'un an par une visite sur l'île de son ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Ce déplacement était venu confirmer l'importance que l'Élysée entend donner à l'Amérique latine dans sa diplomatie.
Depuis, la France s'est positionnée en première ligne dans le rapprochement entre l'UE et la Havane, que les deux parties souhaitent voir se concrétiser d'ici la fin de l'année.
Au sujet des droits de l'Homme, thème sur lequel le régime cubain est souvent ciblé, M. Hollande a indiqué qu'il serait "nécessairement évoqué".
Les marchés latino-américains dans le viseur
Dixième partenaire économique de l'île, la France veut renforcer sa présence sur le marché cubain et ne pas laisser passer le train de l'ouverture économique à Cuba. De nombreux chefs d'entreprises accompagnent M. Hollande sur cette tournée au sein d'une délégation comptant pas moins de sept ministres et secrétaires d'État.
Quelques contrats doivent être signés lundi 11 mai, mais "ce n'est pas tant le montant qui va compter que d'accéder à des marchés latino-américains", a insisté le président français.
M. Hollande a rappelé le soutien de la France à Cuba au sujet de l'embargo américain qui pénalise l'île depuis 1962. Chaque année depuis 1991, Paris vote en faveur de la résolution demandant la levée de l'embargo à l'Assemblée générale de l'ONU.
Après St Barthélemy, Saint-Martin, la Martinique, la Guadeloupe et Cuba, la tournée de M. Hollande doit s'achever mardi 12 mai en Haïti.