>>Mondial-2018 : les Bleus écrasent les Pays-Bas, leadership retrouvé
>>Mondial-2018 : les Bleus font le travail au Luxembourg
Les footballeurs de l'équipe de France lors d'un entraînement sur la pelouse du Stadium de Toulouse, le 2 septembre 2017. |
Les Bleus ont repris leur fauteuil de leader du groupe A et leur destin en main, avec désormais trois points d'avance sur la Suède, qui les a favorisés en perdant en Bulgarie (3-2) et qui jouera dimanche au Bélarus. Bref, un bond au classement et du baume au coeur.
Jeudi 31 août, c'était tout bénéfice, mais de l'humilité ne serait pas du luxe: il ne s'agit pas d'écraser les Oranje, finalement moins forts qu'annoncé, pour ensuite caler face aux "Roud Léiwen" (Lions rouges) parce qu'ils seraient plus mordants que prévu - alors même qu'ils déplorent dix (sic) joueurs blessés !
"Bravo à tous, à ceux qui sont rentrés aussi. Mais on en a un (match) dans trois jours, hein! Je sais, je suis là pour vous alerter et il vaudra aussi cher. Pensez-y!", a ainsi dit Didier Deschamps à ses joueurs dans le vestiaire du Stade de France à l'issue du carton sur les Néerlandais. "Le risque est de s'endormir, tout simplement", a relayé le capitaine Hugo Lloris samedi 2 septembre.
Mbappé et Lemar ensemble ?
"Le haut niveau, c'est confirmer sans cesse. On s'était imposé chez les Luxembourgeois mais ils nous avaient créé des difficultés. Ils ont réussi à s'imposer dans leur dernier match chez eux contre le Bélarus (1-0 jeudi 31 août). On est dans l'obligation de confirmer", a prévenu Deschamps.
Le 25 mars dans le Grand-Duché, il y avait match nul 1-1 à la mi-temps, avant que les Bleus ne s'imposent finalement 3-1, avec un doublé d'Olivier Giroud et un penalty d'Antoine Griezmann. C'est là-bas que Kylian Mbappé avait étrenné sa première sélection. Le prodige de 18 ans, qui vient de marquer son premier but en équipe nationale pour sa cinquième cape, sera-t-il titularisé, avant sa présentation officielle par le PSG mardi prochain ?
DD n'en a rien dit, mais a donné un indice quant à l'utilisation de "KML" en Bleu: "Il est plus attaquant axial dans un système à deux, c'est là où il fait voir de très bonnes choses". Et, chose rare chez lui, le sélectionneur lui a décerné une place à part en soulignant qu'"avec ce qu'il fait déjà à son âge, il fait partie des joueurs hors norme".
Mbappé sera-t-il éventuellement associé au subtil Thomas Lemar, héros du 31 août avec son doublé et dont la nouvelle dimension menace sérieusement le statut de l'absent Dimitri Payet sur le côté gauche ? Deschamps a salué Lemar qui, "au-delà des buts marqués jeudi, à travers sa performance, a été un joueur important".
Le Francilien et le Guadeloupéen, qui ont peaufiné leurs automatismes la saison dernière à Monaco, sont en tout cas arrivés ensemble à l'entraînement toulousain. Dans l'équilibre entre expérience et fraîcheur, DD a longtemps privilégié la première qualité, si bien qu'au sein du petit monde des Bleus, la confirmation provient de la régularité. Mais le sélectionneur, en grand pragmatique, semble faire bouger le curseur pour laisser la jeunesse haut de gamme s'épanouir en Bleu.
Rotation: quelle ampleur ?
Dans diverses proportions, il fait traditionnellement tourner son équipe d'un match à l'autre quand ils sont aussi rapprochés, a fortiori quand le standing adverse baisse d'un ou plusieurs crans, tout en conservant une ossature.
Son dilemme sera d'injecter du sang frais, en fonction des états de forme trois jours seulement après le précédent match, sans pour autant enrayer la dynamique née ce jeudi 31 août, et qui avait été amorcée face à l'Angleterre en match amical à la mi-juin (3-2) quelques jours après le coup de froid suédois (revers 2-1). Un subtil dosage en perspective.
Il peut puiser parmi les joueurs entrés jeudi en fin de match (les attaquants Lacazette, Fekir et donc Mbappé) ou qui ne sont pas apparus (les gardiens Mandanda et Areola, les latéraux Jallet et Digne, les défenseurs centraux Kimpembe et Zouma, les milieux Matuidi, Rabiot et Tolisso, et l'ailier Thauvin).
Les Bleus doivent soigner la différence de buts, qui compte en cas d'égalité de points au classement. Or, c'est parfois leur péché mignon: une nette domination qui n'accouche d'aucun but. Et cela peut d'autant plus se produire face à une nation peu huppée comme le Luxembourg, prototype de l'équipe prompte à s'arc-bouter sur ses bases et défendre en mode forteresse.
"Respecter l'adversaire, c'est aussi, quand on peut marquer, le faire", a souligné Deschamps. Compris, les jeunes ?