L'Assemblée nationale de la France a voté le 3 juillet la confiance au nouveau gouvernement Jean-Marc Ayrault. Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Les nouveaux députés français élus à la mi-juin ont voté la confiance au nouveau gouvernement par 302 voix contre 225. Succès prévisible, du fait que le Parti socialiste (PS, gauche) et ses proches disposent de la majorité absolue depuis les élections législatives des 10 et 17 juin. M. Ayrault a renforcé la légitimité de son action gouvernementale à venir, tout en testant l'adhésion de sa majorité parlementaire. S'exprimant sur la politique générale de son gouvernement devant les députés, M. Ayrault a mis l'accent sur le rétablissement des comptes publics, un "enjeu majeur" et une condition "préalable" au redressement du pays.
M. Ayrault a maintenu les objectifs de la consolidation budgétaire : ramener le déficit budgétaire de 5,2% du PIB (produit intérieur brut) à 4,5% en 2012, et à moins de 3% en 2013, et à 0% en 2017. "Je revendique le sérieux et la responsabilité budgétaires, mais je refuse l'austérité", a martelé M. Ayrault, qui a cependant refusé de reconnaître un "tournant de la rigueur". Toutefois, il a revu à la baisse les prévisions de son gouvernement pour la croissance économique en 2012 et 2013, qui sont désormais de 0,3% et 1,2%, contre 0,4% et 1,7%. Le ralentissement de la croissance économique compliquerait la tâche du gouvernement français en matière de réduction budgétaire.
Dans ce contexte, M. Ayrault a estimé que la maîtrise des dépenses et de nouvelles recettes fiscales "seront nécessaires" pour réaliser les objectifs fixés de la réduction budgétaire. Selon lui, la réforme fiscale visera d'abord "ceux qui jusqu'ici ont été exonérés de l'effort collectif", c'est-à-dire les "contribuables aisés" et les "grandes entreprises". Il a également annoncé l'abrogation de certaines mesures phares adoptées par le précédent gouvernement de Nicolas Sarkozy, notamment la hausse de la TVA et l'allègement de l'impôt sur la fortune (ISF). Selon son prédécesseur François Fillion, ce programme était "l'annonce d'une catastrophe économique et social".
"On est en France et en Europe dans une situation économique déjà extrêmement fragile, on est sur une pente glissante et c'est le moment que le gouvernement choisit pour, grosso modo, ne pas baisser la dépense publique", a commenté M. Fillon, député de Paris.
Le 2 juillet, la Cour des comptes, une juridiction française chargée de contrôler les comptes publics, avait remis un rapport d'audit à M. Ayrault. Selon ce rapport, la dette publique de la France devrait dépasser les 90% du PIB, une hypothèse qui pourrait étouffer la croissance, selon des économistes. La Cour des comptes a aussi proposé des efforts supplémentaires pour la réduction des déficits publics.
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