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Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, le 18 janvier à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'exécutif organise depuis plusieurs mois la fin progressive de ce subventionnement, annoncé à l'automne 2021 par le Premier ministre Jean Castex, avant même que le conflit en Ukraine ne cause une flambée historique des prix du gaz et de l'électricité.
Le gouvernement a déjà presque doublé depuis le 1er janvier l'accise sur le gaz, une taxe payée par les fournisseurs de gaz naturel qui sera répercutée sur les factures des abonnés.
"La facture d'électricité sur les tarifs heures pleines/heures creuses va augmenter de 9,8 % au 1er février et sur les tarifs de base de 8,6%. C'est à dire que pour 97% des ménages français l'augmentation sera sous les 10%", a déclaré Bruno Le Maire sur le plateau du journal de 20 heures de TF1.
Cela concerne près de 20 millions de ménages abonnés à l'électricité, dont 10,6 millions au tarif de base, c'est-à-dire le tarif "bleu" d'EDF, fixe sans heures creuses.
Pour environ 400.000 abonnés particuliers ayant souscrit une option dite "effacement jour de pointe", le tarif augmentera de 10,1%. Ces abonnés paient un tarif plus avantageux mais s'engagent en échange à réduire leur consommation les jours où la consommation nationale est très importante, par jours de grand froid par exemple.
Pour les petites entreprises et abonnés non résidentiels, la hausse sera de 5,2 à 8% selon les contrats.
Le ministère de l'Économie a donné quelques simulations de hausse de facture. Pour un 4-pièces en maison chauffé à l'électricité (9 MWh/an), elle augmenterait de 17,8 euros par mois.
Une boulangerie bénéficiant du tarif réglementé en heures pleines/heures creuses, avec 90 MWh de consommation annuelle, paiera 116 euros de plus par mois.
Un appartement d'une pièce non chauffé à l'électricité verrait sa facture d'électricité moyenne augmenter de 4,5 euros par mois.
Prochaine hausse en 2025
Le gouvernement s'était engagé à ce que la révision du tarif réglementé de l'électricité, qui intervient chaque année le 1er février et le 1er août, soit limitée cette fois à une hausse de 10% maximum, toutes taxes comprises.
Précédemment, le tarif réglementé avait augmenté de 4% en février 2022, 15% en février 2023 et 10% en août 2023. L'augmentation totale sur deux ans est donc de l'ordre de 43 à 44%.
"C'est une décision difficile, mais c'est une décision qui est nécessaire pour garantir notre capacité d'investissement dans de nouvelles capacités de production électrique et puis pour sortir définitivement du quoi qu'il en coûte", a justifié le ministre sur TF1.
Le gouvernement avait depuis deux ans réduit une taxe sur l'électricité pour éviter des hausses trop fortes des tarifs; c'est cette "taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité" (TIFCE) qui va remonter en février, de 1 à 21 euros par mégawattheure, comme le budget 2024 le permettait. Avant la crise, elle était de 32,44 euros.
"C'est la dernière hausse de cette taxe sur l'année 2024. La prochaine sera au 1er février 2025, nous reviendrons à la situation qui était celle d'avant le bouclier tarifaire", a ajouté Bruno Le Maire.
"Nous faisons les deux tiers du chemin mais pas l’intégralité du chemin dans le rétablissement de l’intégralité de cette taxe. Nous reviendrons à la normale le 1er février 2025", a-t-il détaillé ensuite lors d'un appel avec des journalistes.
Selon lui, la hausse de taxe rapportera 6 milliards d'euros à l'État cette année, mais un retour complet à la normale aurait pu rapporter 9 milliards.
AFP/VNA/CVN