>>Ford rappelle des véhicules Lincoln Continental et Lincoln MKX en Chine
Le PDG de Ford, Mark Fields, le 12 avril à New York. |
Le deuxième groupe automobile américain en termes de ventes devrait annoncer ces suppressions d'emplois dans les prochains jours, a indiqué dans la nuit de lundi 15 mai à mardi 16 mai une source proche du dossier sous couvert d'anonymat.
Ford, qui emploie actuellement 202.000 personnes, temps plein et partiel inclus, pourrait licencier jusqu'à 20.000 salariés, soit 10% de ses effectifs, a dit la source, confirmant des informations du Wall Street Journal (WSJ).
Les suppressions de postes prochaines devraient toucher la plupart des marchés dans lesquels évolue Ford, selon la source proche du dossier. Sous la pression du président américain Donald Trump, Ford avait renoncé en début d'année à délocaliser vers le Mexique toute sa production de citadines, dont les ventes américaines ont pourtant plongé sous le coup de bas prix de l'essence à la pompe. Il s'est même engagé à créer 700 emplois dans l'État ouvrier du Michigan (Nord des États-Unis).
Promesse faite à Trump
La marque à l'ovale bleu, dont le PDG Mark Fields est sous la pression d'actionnaires pour clarifier sa stratégie, espère que la cure d'austérité va lui permettre d'économiser quelque trois milliards de dollars dès cette année, ce qui doperait, selon la source, ses bénéfices au moment où plafonnent les ventes de véhicules aux États-Unis.
Les suppressions de postes prochaines devraient toucher la plupart des marchés dans lesquels évolue Ford. |
Ford a venu 214.695 voitures neuves en avril, soit 7,2% de moins qu'en avril 2016, sur fond de recul général des ventes. Les experts affirment que 2017 serait la première année de baisse des ventes de voitures depuis 2009 aux États-Unis.
"Nous n'avons pas encore annoncé de mesure d'économie concernant les salariés et ne commentons pas non plus les spéculations", a déclaré un porte-parole de Ford.
"Nous restons concentrés sur trois priorités stratégiques qui vont créer de la valeur et générer une croissance des bénéfices (...) Réduire les coûts et devenir aussi leste et efficace que possible font partie de ce travail", a ajouté Mike Moran.
Ford s'est vu dépasser par Tesla en terme de capitalisation boursière en avril, alors que le spécialiste californien des véhicules électriques produit à peine 100.000 voitures par an, contre des millions au groupe de Dearborn (Michigan, nord). Mais la communauté financière estime que Tesla est mieux armé que Ford pour dominer les nouveaux moyens de transport du futur, en l'occurrence les voitures autonomes.
Le PDG Mark Fields a pourtant multiplié les investissements ces dernières années dans les technologies, en rachetant des startups spécialisées dans l'intelligence artificielle, en renforçant la présence de Ford dans la Silicon Valley (Ouest des États-Unis) et en promettant que le constructeur automobile fera partie des premiers groupes à commercialiser un véhicule sans chauffeur.
Ford a ainsi enregistré au premier trimestre une explosion de 7% de ses coûts, principalement à cause d'une hausse des prix des matières premières, des contrats de garantie de qualité et des investissements. Le bénéfice net trimestriel a en conséquence chuté de 35,3% à 1,59 milliard de dollars, et la marge est passée de 5,4% au premier trimestre 2016 à 4,4%.
Le constructeur a averti que le ralentissement des marchés automobiles chinois et américain, les deux premiers au monde, qui l'incite à effectuer de grosses promotions pour éviter d'avoir des stocks importants, pourrait affecter ses bénéfices.