>>FIFA : suspension maintenue et sanction annoncée pour Platini
Ils ont annoncé leur intention de faire appel devant la justice sportive, voire ensuite la justice civile. "Je sers de punching ball", s'est plaint Blatter lors d'une conférence de presse à Zurich. "C'est une véritable mascarade", a déploré dans un communiqué Platini, qui perd sans doute toute chance de se présenter à la présidence de la FIFA le 26 février.
La charge de corruption n'a pas été retenue contre les deux hommes par le tribunal interne de la FIFA, qui les juge en revanche coupables d'"abus de position", de "conflit d'intérêt" et de "gestion déloyale".
Joseph Blatter, suspendu pour huit ans par la FIFA de toute activité footballistique, en conférence de presse, le 21 décembre à Zurich. |
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Platini écope d'une amende de 80.000 francs suisses (74.000 euros), plus élevée que celle de Blatter, 50.000 francs suisses (46.295 euros).
Pendant leur suspension, ils ne pourront plus avoir aucune activité officielle dans le football. Ils pourront toujours aller voir un match... à condition qu'ils paient eux-mêmes leur billet.
L'ancien joueur et celui qui était son mentor avant de devenir son meilleur ennemi tombent donc ensemble, pour une histoire d'argent. Raison de leur chute : un versement contesté de 1,8 million d'euros en 2011 par Blatter à Platini, sans contrat écrit, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
"Cette sanction signifie qu'ils ne pourront jamais revenir", a déclaré au quotidien Expressen l'ancien président de l'UEFA, le Suédois Lennart Johansson, qu'une inimitié oppose aux deux hommes.
Platini privé d'Euro
Les conséquences de ce verdict sont plus lourdes pour Platini que pour Blatter, qui étaient déjà tous deux provisoirement suspendus en attendant le jugement sur le fond de lundi 21 décembre.
Biographie des deux protagonistes du scandale de la FIFA avec les condamnations internes de la Fédération internationale du football et réactions des intéressés |
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À 60 ans, le Français doit sans doute faire une croix sur ses ambitions et ne pourra pas non plus assister à titre officiel à "son" Euro, organisé chez lui en France du 10 juin au 10 juillet. Le Suisse a 79 ans et n'aspirait qu'à présider son instance jusqu'à l'élection.
Ce jugement touche toutefois Blatter dans sa chair, puisque c'est "sa" FIFA, celle qu'il a fait grandir depuis qu'il y est entré en 1975, qui le condamne. Il s'est senti "trahi", a-t-il assuré lors de sa conférence de presse, organisée dans l'ancien QG de la FIFA - joli pirouette - devenu un restaurant chic.
Physique marqué, pansement sous l'œil droit, Blatter a annoncé qu'il ferait appel devant la FIFA, puis devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) et la justice civile de son pays. "Ici, pour être condamné 8 ans il faut faire quelque chose de grave", a-t-il lâché, combatif, en assurant que Platini était "un honnête homme".
Pour ce dernier, l'onde de choc est dévastatrice. Il était le mieux placé il y a quelques mois pour devenir le prochain président de la FIFA.
Malgré sa volonté de faire appel, le calendrier sera sans doute trop serré pour lui : les candidatures doivent être enregistrées le 26 janvier au plus tard. Et selon son avocat, les motivations de sa suspension, nécessaires pour faire appel, ne lui seront communiquées "qu'au cours de la première moitié du mois de janvier".
Résumé de la carrière de dirigeant de Michel Platini, condamné le 21 décembre à huit ans de suspension de toute activité footballistique par la FIFA |
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"Ce verdict n'est que l'habillage pathétique d'une volonté de m'éliminer du monde du football", a pesté l'ancien No10 dans son communiqué. "Parallèlement à la saisine du TAS, je suis déterminé à saisir, le moment venu, la justice civile".
Année cauchemardesque
Cette mise sur la touche est un crève-cœur pour celui qui a fait du football sa vie : trois Ballons d'Or, un Euro-1984 gagné, des années de gloire à la Juventus puis l'administration du foot européen.
Platini ne se faisait guère d'illusion. "Mon sort était déjà scellé avant l'audience du 18 décembre", a-t-il ainsi estimé lundi 21 décembre. C'est pour cela que l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France avait décidé de boycotter cette audience, laissant son avocat le défendre durant 9 heures devant les juges de la commission d'éthique de la FIFA.
Platini a toujours réfuté les accusations d'irrégularité pour le versement, qui correspond selon lui à un reliquat de salaire touché sur la base d'un contrat oral, type d'engagement accepté en Suisse.
Blatter, lui, a été entendu durant 8 heures jeudi à la FIFA. Outre la justice sportive, il est mis en examen par la justice suisse en raison du versement à Platini et pour un contrat de droits TV jugé défavorable à la FIFA.
"La décision (de suspension) de la FIFA n'a pas d'influence sur les procédures pénales", a indiqué une porte-parole du procureur général suisse.
Cette double suspension sonne comme le point d'orgue d'une année cauchemardesque pour la FIFA, cernée par les actions en justice de la Suisse et des États-Unis pour corruption à grande échelle.