>>La Russie déclare l'état d'urgence dans 4 régions en raison de feux de forêt
Un feu de forêt en Sibérie, le |
La décision de prendre part aux combats contre les gigantesques feux de forêt, intervient quelques jours après le signal d'alarme lancé par les organisations de défense de l'environnement, qui s'inquiètent du manque de réaction des autorités russes face à ces incendies allant jusqu'à menacer d'accélérer la fonte de l'Arctique.
Sitôt la décision du président russe, le ministère de la Défense a annoncé l'envoi de dix avions et de dix hélicoptères bombardiers d'eau dans le territoire de Krasnoïarsk, l'une des régions les plus touchées, où près de 800 pompiers sont actuellement à pied d'œuvre.
Arrivé mercredi 31 juillet dans ce territoire, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a promis de l'aide et affirmé en direct à la télévision que les incendies ne présentaient pas de "danger immédiat" pour la population.
"Il y a des difficultés objectives: le problème des distances, des endroits difficiles à atteindre et des facteurs propres à cette année", a-t-il déclaré, tout en rappelant les incendies de 2010 qui avaient plongé plusieurs régions du pays, dont Moscou, sous une épaisse fumée.
"Changements climatiques"
Provoqués par des orages secs et une chaleur "anormale" de 30 degrés Celsius qui s'est abattue sur ces régions, les feux sont propagés cette année par des vents forts, affectant les régions voisines, a expliqué l'Agence fédérale des forêts.
Au total, selon les chiffres officiels, près de trois millions d'hectares, soit un peu moins de la taille de la Belgique, étaient en proie aux flammes mercredi 31 juillet, essentiellement dans les immenses régions de Iakoutie, de Krasnoïarsk et d'Irkoutsk.
Selon Greenpeace, plus de 12 millions d'hectares ont déjà brûlé tandis que 2.700 pompiers sont déployés sur place, d'après l'agence Interfax.
L'état d'urgence a été déclenché dans l'ensemble de la région d'Irkoutsk et du territoire de Krasnoïarsk. Des districts dans trois autres régions sont également placés en état d'urgence.
La fumée de ces incendies a déjà envahi une centaine de localités dans les zones où ils sont concentrés, mais a aussi atteint les grandes villes des régions de l'Altaï (Sibérie occidentale) et de l'Oural comme Ekaterinbourg et Tchéliabinsk.
La directrice de l'Agence russe de protection des consommateurs (Rospotrebnadzor), Anna Popova, a toutefois soutenu mercredi 31 juillet que ces fumées ne présentaient pas de "risques majeurs" pour la santé.
De son côté, Maxime Iakovenko, le chef de l'agence fédérale météorologique russe, a déclaré que ces incendies allaient "s'aggraver d'années en années du fait des changements climatiques visibles partout, y compris en Russie". Selon lui, les températures en Sibérie dépassent déjà de 8 à 10 degrés celles de saison.
"Nous nous attendons donc à des vagues de chaleur durables, à l'assèchement des sols, et par conséquent à une augmentation des températures à un rythme plus élevé que la moyenne mondiale", a-t-il indiqué à la presse.
AFP/VNA/CVN