Festival photo de La Gacilly : beauté et tourments du monde

Rassuré sur son avenir, le festival de La Gacilly (Morbihan) célèbre avec éclat tout l'été ses 20 ans à travers l'oeil d'une vingtaine de photographes qui emportent par leur travail les visiteurs dans les beautés et les tourments de la nature et des hommes.

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Un visiteur regarde une photo de la Française Nadia Ferroukhi, exposée au Festival photo de La Gacilly, en Bretagne, le 1er juin 2023. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Dès l'arrivée, le regard est accroché par les images sous-marines géantes dont le photographe américain David Doubilet s'est fait une spécialité. "La planète, ce n'est pas la terre, c'est la mer (...) c'est un univers incroyable", assure le photographe de 77 ans qui, dit-il, a publié "81 reportages" dans le célèbre magazine américain National Geographic.

Au fil des murs ou des prairies de cette commune de 4.000 habitants, le visiteur passe ainsi du cauchemar de Paradise, cette ville de Californie ravagée par les incendies où le photographe Maxime Riché rend compte du traumatisme vécu par ses habitants, à la fragilité du Pentanal, cette immense réserve naturelle brésilienne à la faune sans pareil, saisie par le Sud-Africain Brent Stirton.

Femmes photographes

Des photos du Français Pascal Maitre exposées au Festival photo de La Gacilly, en Bretagne, le 1er juin 2023. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Les femmes photographes occupent une place de choix. Ainsi, Nadia Ferroukhi raconte ces communautés de par le monde "dont les femmes sont le pilier, la colonne vertébrale", sans jamais imposer sur les hommes une domination.

Dans une des deux séries qu'elle présente, l'Ivoirienne Joana Choumali crée ce qui s'apparente à des tableaux, en superposant sur ses photographies des broderies, collages ou photomontages, le tout dans une atmosphère onirique.

Exposée en noir et blanc, l'Américaine Beth Moon traque depuis des années des arbres hors du commun par leur taille, leur forme, leur âge ou leur histoire. Quant à la Russe Evgenia Arbugaeva, elle fait découvrir les nuits de l'Arctique, dans une Sibérie aux lumières fantasmatiques où la communauté tchouktche s'efforce de préserver son mode de vie.

Partenaire de ce festival gratuit et en plein air, l'AFP présente une sélection d'un de ses photographes, le Japonais Yasuyoshi Chiba, actuellement basé à Nairobi, au Kenya.

Le visiteur retrouve également le long du parcours le travail du Brésilien de naissance Sebastiao Salgado avec notamment une série sur les peuples indigènes ou encore le photojournaliste Pascal Maitre qui consacre une série, intitulée Métropolis, à 12 villes dans le monde. Pas les grandes métropoles occidentales, mais ces villes d'un autre monde, en Afrique, en Asie, en Amérique latine. Il y présente entre autres La Rinconada qui culmine au Pérou, avec ses 50.000 habitants, à plus de 5.000 mètres d'altitude dans des conditions extrêmement difficiles.

Proche avenir assuré

Des visiteurs allongés près de photos du Sud-Africain Brent Stirton, exposées au Festival photo de La Gacilly, en Bretagne, le 1er juin 2023. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces derniers mois, suite au COVID-19 et aux difficultés économiques, y compris celle du Groupe Rocher (ex-groupe Yves Rocher, né à La Gacilly) qui a soutenu l'initiative dès ses débuts, le festival a craint pour son avenir, malgré plus de 300.000 visiteurs qui s'y pressent chaque année.

Les organisateurs se demandaient même si l'édition 2024 pourrait se tenir. Il manquait 200.000 euros pour boucler le budget d'un million, parmi lesquels 60% de fonds privés et "entre 16 et 20% de fonds publics", selon le président du festival, Auguste Coudray.

Mais, bonne nouvelle, le vent a tourné dans le bon sens et "les trois prochaines années sont assurées", a affirmé à l'AFP M. Coudray.

"Nous avons fait connaître nos difficultés et le soutien que nous attendions est venu. Nous sommes désormais sereins", s'est-il réjoui en résumant ce qui, à ses yeux, fait "la mission" du festival : "émouvoir, sensibiliser et partager notre espoir".

AFP/VNA/CVN

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