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Un Boeing 777X dans le ciel de Farnborough, au Royaume-Uni, le 18 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après une première journée déjà riche en annonces, Boeing a poursuivi sur sa lancée avec la signature d'un accord avec le fonds américain 777 Partners pour une commande ferme de 30 Boeing 737 MAX-8 (3,6 milliards d'USD au prix catalogue) et une option pour 36 modèles supplémentaires de la même famille (4,4 milliards d'USD).
777 Partners a prévu de mettre les 30 appareils achetés, une variante densifiée du MAX 8, à disposition de ses compagnies à bas coût, le transporteur canadien Flair Airlines et le transporteur australien Bonza Aviation, dont les premiers vols commerciaux doivent avoir lieu cette année.
Cette commande est une bonne nouvelle de plus pour Boeing, qui cherche à rassurer sur le MAX, son avion vedette cloué au sol entre mars 2019 et décembre 2020 après deux accidents mortels rapprochés et soumis depuis à des normes réglementaires beaucoup plus strictes.
"C'est un vote de confiance et le signe que Boeing avance dans la bonne direction après la crise du MAX", estime l'analyste indépendant Howard Wheeldon.
Dès lundi 18 juillet, le géant américain avait sécurisé une grosse commande de Delta (100 737 MAX 10, option pour 30 achats supplémentaires) et confirmé une commande de la holding de la compagnie japonaise ANA (20 MAX 8, option pour 10 achats supplémentaires).
Aviation Capital Group, une filiale du groupe japonais Tokyo Century Corporation, a également annoncé mardi 19 juillet ajouter 12 MAX 8 à son catalogue, un contrat qui figurait déjà dans le carnet de commandes de Boeing sans que le nom de l'acquéreur n'ait été dévoilé.
Du côté des gros porteurs, la société irlandaise de location d'avions AerCap a passé une commande ferme cinq appareils de la famille 787 Dreamliner, un modèle qui n'a plus été livré depuis le printemps 2021. Les appareils commandés sont la version 787-9, d'une capacité de 296 passagers. Au prix catalogue, le contrat pèse 1,5 milliard d'USD.
La plupart des livraisons de ce modèle sont interrompues depuis que des vices de fabrication ont été découverts à l'été 2020, mais des dirigeants de Boeing ont laissé entendre qu'un retour à la normale était proche sans pour autant s'avancer sur une date précise.
Airbus timide
Airbus se montre, lui, plus timide. Le constructeur européen a pour l'heure seulement engrangé une commande de 12 avions A220 de Delta, annoncée mardi 19 juillet.
Un Airbus A350 présenté au salon de Farnborough, le 18 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce contrat a une valeur de près d'1,1 milliard d'USD, selon le dernier prix catalogue communiqué par Airbus. Les appareils, des A220-300 d'une capacité de 130 sièges, seront livrés à partir de 2026.
Le salon de Farnborough est pour Boeing l'occasion de combler une partie de son retard sur son principal rival. Fin juin, le groupe américain totalisait en effet 286 commandes depuis le début de l'année, quand Airbus en comptait 365, sans inclure une commande groupée de quatre compagnies chinoises début juillet pour 292 A321.
Derrière les deux mastodontes, Embraer trace sa route.
L'avionneur brésilien a dévoilé mardi 19 juillet un contrat d'une valeur totale de 1,1 milliard d'USD au prix catalogue avec Alaska Air Group, qui lui a commandé 8 modèles du moyen-courrier E175 et placé une option pour 13 appareils supplémentaires.
La compagnie régionale canadienne Porter Airlines a, pour sa part, placé une commande ferme pour 20 modèles supplémentaires du Embraer 195-E2, un accord valorisé à 1,6 milliard d'USD au prix catalogue.
La cabine d'un Embraer 195-E2 présenté au salon de Farnborough, le 19 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Malgré cette série d'annonces, M. Wheeldon met en garde contre un excès d'optimisme quant au redémarrage d'un secteur lourdement affecté par la pandémie et le ralentissement du trafic aérien mondial.
"Les prix des billets ont grimpé et les avions sont loin d'être pleins", souligne l'analyste. "Les pénuries de personnel continuent d'avoir un impact et il n'y a pas de solution rapide", ajoute-t-il.
L'aérodrome de Farnborough, où sont exposés plusieurs modèles issus de l'aviation civile et militaire, continuait par ailleurs d'être terrassé par la canicule qui s'abat sur l'ensemble du Royaume-Uni. La température est montée jusqu'à 39 degrés mardi 19 juillet dans cette ville située au sud-ouest de Londres.
AFP/VNA/CVN