Ferry incendié : 13 morts, mais les autorités redoutent un bilan plus lourd

L'incendie du ferry Norman Atlantic, au large de l'Albanie, a officiellement fait 13 morts, mais sans doute davantage en raison de la présence désormais "établie" de clandestins à bord et du manque de fiabilité de la liste des passagers.

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Outre onze passagers, dont trois Italiens, deux marins albanais venus en aide aux secouristes sont morts, victimes de la rupture d'un câble de remorquage pendant les opérations de sauvetage en mer.

 

Une rescapée de l'incendie du ferry Norman Atlantic retrouve ses enfants, à l'aéroport de Elefsina, à l'auest d'Athènes, le 29 décembre
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais l'épave du ferry, une fois récupérée, révélera probablement d'autres victimes, a averti mardi 30 décembre le procureur de Bari (Sud-Est de l'Italie), Giuseppe Volpe, responsable de l'enquête ouverte sur les circonstances du drame.

La présence de clandestins à bord est désormais "établie", trois d'entre eux ont été identifiés, deux Afghans et un Syrien, qui a demandé l'asile politique, a précisé le procureur.

Mais il y en avait sans doute bien davantage cachés dans les nombreux camions transportés par le Norman Atlantic, a-t-il expliqué. Or, l'incendie s'est déclenché au niveau des ponts inférieurs, là où étaient garés ces camions.

Interrogations sur d'éventuels disparus

À cette incertitude viennent aussi s'ajouter les interrogations sur d'éventuels disparus, faute de connaître le nombre exact de passagers se trouvant à bord du ferry dimanche 28 décembre quand le drame a eu lieu dans la mer Adriatique, au large de l'Albanie. Le ferry assurait la liaison entre Patras (Sud-Ouest de la Grèce) et Ancône (Est de l'Italie).

Seule certitude, 427 personnes, dont les 56 membres de l'équipage, ont été sauvées des flammes à l'occasion d'une opération de sauvetage "sans précédent", selon les autorités italiennes.

Le ferry, désormais vide de ses passagers et membres de l'équipage après le départ de son commandant, dernier à quitter le navire, va être remorqué vers le port italien de Brindisi, à environ 40 milles (environ 75 km) du lieu de l'incendie.

L'opération d'évacuation du ferry a pris fin lundi soir 29 décembre, mais des dizaines de rescapés du Norman Atlantic auront attendu plus de 24 heures pour pouvoir enfin regagner mardi soir 30 décembre la terre ferme.

Le navire militaire italien San Giorgio, où près de 200 d'entre eux ont été rassemblés, est entré peu avant 20h00 (19h00 GMT) dans le port de Brindisi, où une neige abondante était tombée dans l'après-midi.

 

Des rescapés de l'incendie du ferry Norman Atlantic, à leur arrivée à l'aéroport de Elefsina, à l'ouest d'Athènes, le 29 décembre

Les recherches d'éventuels disparus n'en seront pas pour autant interrompues, a affirmé la marine militaire italienne.

La plupart de ces rescapés sont indemnes, mais certains souffraient d'hypothermie ou de problèmes respiratoires.

Doutes sur la liste d'embarquement

La liste d'embarquement du navire, battant pavillon italien et affrété par la compagnie grecque Anek, a fait état dans un premier temps de 478 personnes à bord, dont 422 passagers, mais la compagnie a ramené ce chiffre lundi soir 29 décembre à 475.

Lundi soir 29 décembre, le ministre italien des Transports, Maurizio Lupi, ne cachait pas ses "doutes" sur l'exactitude de ce document.

Sur les 371 passagers récupérés sur le ferry, 234 sont grecs, 54 turcs, 22 albanais, 22 italiens et 10 de nationalité suisse, sans compter d'autres nationalités ... et deux chiens. Neuf des dix Français présents à bord ont été localisés et pris en charge, mais on est toujours sans nouvelle du dixième.

Les autorités maritimes italiennes, grecques et albanaises s'étaient lancées dès dimanche matin 28 décembre dans une course contre la montre pour récupérer des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants, pris au piège, pour certains pendant plus de 34 heures, sur le pont du ferry, battu par des vents glacials et envahi par une épaisse fumée qui a longtemps gêné les secours.

La justice italienne, et albanaise, va désormais s'efforcer d'établir les circonstances de ce drame et de désigner les responsables, alors que des passagers ont dénoncé le manque de préparation de l'équipage.


AFP/VNA/CVN

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