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Le directeur du Département européen du Fonds monétaire international, Alfred Kammer, pose devant le siège du FMI. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La bonne nouvelle est que nous n'avons pas eu la récession redoutée cet hiver avec la fin des livraisons de gaz russe. Néanmoins nous observons un fort ralentissement", du fait des effets du conflit en Ukraine, a déclaré Alfred Kammer.
"Cela a augmenté les prix de l'énergie, l'inflation, les coûts pour les entreprises et réduit le pouvoir d'achat des consommateurs", a-t-il rappelé. Mais, "nous avons vu des actions décisives de la part des autorités pour lutter contre l'inflation, soutenir la reprise (après la pandémie, NDLR) et nous pensons que cela va se matérialiser cette année et se renforcer en 2024", a ajouté Alfred Kammer.
En particulier, l'Europe a su éviter la crise énergétique qui lui était prédite, certes grâce "au climat, qui a aidé un peu", mais également "parce que les autorités ont réagi".
Conséquence, "moins d'efforts seront nécessaires pour remplir les réserves, ce qui est un bon point de départ", a noté M. Kammer, "cela pourrait se compliquer si le rebond économique en Chine est plus marqué que prévu mais globalement l'Europe est en meilleure position qu'elle ne l'était auparavant".
Reste que la situation des principales économies européennes devrait être très variable, entre l'Italie et l'Espagne qui résistent plutôt bien, la France dans la moyenne de la zone euro, et l'Allemagne, et, hors Union européenne, le Royaume-Uni, qui devraient flirter avec la récession.
"L'Allemagne est plus touchée que les autres pays par la crise énergétique car sa dépendance au gaz russe était plus importante. Cela a provoqué une chute de la croissance en fin d'année dernière et cela se poursuit cette année. En y ajoutant le resserrement monétaire réalisé par la Banque centrale européenne, nous nous attendons à une croissance nulle ou une légère récession", a détaillé M. Kammer.
Quant à la France, l'impact des grèves pourrait se faire sentir, si elles devaient persister : "Ce que l'on observe des épisodes précédents, c'est que l'impact est de 0,1 à 0,2% du PIB (Produit intérieur brut NDLR)", a souligné Alfred Kammer.
Or, la croissance de la France devrait être de tout juste 0,7% en 2023, selon les estimations publiées mardi 11 avril par le FMI
AFP/VNA/CVN