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Le patron de Spotify Daniel Ek en septembre 2016 à Tokyo, au Japon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il s'agit de la troisième vague de réduction d'effectifs puisque le groupe suédois avait déjà annoncé 600 suppressions de postes en janvier et 200 en juin dans sa division podcasts.
Ces suppressions d'emplois s'inscrivent dans la vague de licenciements qui frappe la "tech" mondiale depuis début 2023, en particulier les géants américains tels que Meta, Alphabet, Amazon.
"Je suis conscient que pour beaucoup, une réduction de cette ampleur peut paraître surprenante compte tenu du récent rapport positif sur les bénéfices et de nos performances", a écrit le directeur général Daniel Ek dans une lettre aux salariés consultée par l'AFP.
Au troisième trimestre, le groupe avait dégagé un rare bénéfice net, de 65 millions d'euros, contre une perte de 166 millions un an plus tôt, sur fond de hausse de 26% du nombre de ses utilisateurs actifs à 574 millions. Il vise 600 millions d'utilisateurs actifs d'ici la fin de l'année.
Ces licenciements doivent permettre d'"aligner Spotify sur nos objectifs futurs et (de) s'assurer que nous sommes bien dimensionnés pour les défis à venir", a-t-il expliqué dans ce courrier.
Selon M. Ek, en 2020 et 2021, l'entreprise "a profité de l'opportunité offerte par un capital à moindre coût et a investi de manière significative dans l'expansion de l'équipe, l'amélioration du contenu, le marketing et les nouveaux marchés verticaux".
"Cependant, nous nous trouvons aujourd'hui dans un environnement très différent et malgré nos efforts pour réduire les coûts l'année dernière, notre structure de coûts pour atteindre nos objectifs est encore trop importante", a-t-il ajouté, mettant en avant "une croissance économique qui s'est considérablement ralentie".
En 2022 et 2023, Spotify, qui est côté sur le New York Stock Exchange, a été "plus productif, mais moins efficace. Nous devons être les deux à la fois".
Lourds investissements
Spotify n'a cessé d'investir depuis son lancement en 2006 pour alimenter sa croissance en s'implantant sur de nouveaux marchés puis en proposant des contenus exclusifs, tels que des podcasts, dans lesquels elle a investi plus d'un milliard de dollars.
L'entreprise "compte trop de personnes dans des fonctions support (...) plutôt que de contribuer à des opportunités ayant un impact réel", selon Ek.
Le logo de Spotify lors de son introduction en Bourse, le 3 avril 2018 à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En 2017, l'entreprise comptait environ 3.000 employés, un nombre qui a plus que triplé pour atteindre environ 9.800 personnes à la fin de 2022.
Depuis sa création, la plateforme n'a jamais affiché de bénéfice net sur l'ensemble de l'année et ne réalise qu'occasionnellement des bénéfices trimestriels, malgré son succès sur le marché de la musique en ligne.
Au troisième trimestre, Spotify a accru de 16% le nombre de ses abonnés payants, qui représentent l'essentiel de ses recettes, à 226 millions d'abonnés.
Conséquence de ces suppressions d'emplois, Spotify prévoit désormais une perte d'exploitation comprise entre 93 et 108 millions d'euros au dernier trimestre, contre un bénéfice de 37 millions prévus initialement.
Ces suppressions de postes étaient prévisibles mais "leur ampleur m'a surpris", a dit Tomas Otterbeck, responsable de la recherche actions du courtier nordique Redeye à l'agence suédoise TT. Selon lui, la recherche et le développement seront les plus touchés par ces réductions.
Ek explique qu'il a envisagé "des réductions d'effectifs plus réduite, sur 2024 et 2025".
"Mais étant donné l'écart entre nos objectifs financiers et nos coûts opérationnels, j'ai décidé qu'une action substantielle visant à redimensionner nos coûts était la meilleure option pour atteindre nos objectifs".
Aux États-Unis, les géants de la tech Meta et Microsoft ont annoncé des plans de réduction d'au moins 10.000 personnes chacun.
En janvier, le géant du commerce en ligne Amazon avait annoncé qu'il allait supprimer plus de 18.000 postes et la maison mère de Google, Alphabet, environ 12.000 postes.
AFP/VNA/CVN