Ces œuvres reflètent les années de guerre au Vietnam sous des angles variés, comme la fatigue des soldats américains, la douleur endurée par le peuple vietnamien, la terreur qui se lit sur le visage des petits enfants… L'une des plus réputées d'Henri Huet est celle montrant un soldat américain de 2e classe blessé, Thomas Cole, en train de prodiguer les premiers soins à son partenaire, dans un état critique. Cette photo apparaît d'ailleurs à l'entrée de l'exposition ainsi qu'à la Une du magazine américain Life. Ses clichés, très suggestifs, ne laissent personne de marbre. Guidé par la passion de son métier de photographe de presse, Henri Huet sillonna les routes du Vietnam en guerre pendant près de 20 ans. L'amour du pays où il est né se reflète dans ses photos, douloureux témoignages d'un conflit dont tous les hommes sont les victimes. Ses clichés ont eu le pouvoir de changer le regard de l'Amérique sur cette guerre et pris une part active à l'accélération du mouvement de lutte contre la guerre injuste au Vietnam. Entrés dans la mémoire collective, ses clichés demeurent des références pour les photographes d'aujourd'hui. Comme bien d'autres, Henri Huet a donné sa vie pour son métier.
Melle Charon, présente à l'exposition, a exprimé sa grande émotion en regardant les images sur l'ancienne guerre du Vietnam, ayant l'impression de contempler "de vraies scènes de la vie des soldats américains" et de "sentir profondément la douleur atroce dont a souffert le peuple vietnamien". "Ces photos m'ont laissé de fortes impressions", a-t-elle dit.
Le photographe Henri Huet est né au Vietnam. Son père est Français et sa mère, Vietnamienne. Il a été correspondant photographique des Agences de presse UPI et AP pendant près de 20 ans. Il a disparu le 10 février 1971, lors d'un accident d'avion pendant la guerre. Qui n'a pas empêché de faire entrer les clichés de cet homme de terrain dans la mémoire collective.
L'exposition se poursuit jusqu'au 10 avril.
Lê Hà (Paris)/CVN