Ces dix dernières années, la chaussure a été l’un des points forts de l’économie vietnamienne en figurant constamment dans le top 5 des grands secteurs d’exportation du pays. En 2012, cette filière a réalisé un chiffre d’affaires à l’exportation de 7,26 milliards de dollars.
La chaussure est l’un des points forts de l’économie vietnamienne en figurant constamment dans le top 5 des grands secteurs d’exportation du pays. |
Ces neuf premiers mois, les exportations de chaussures se sont élevées à 6,07 milliards de dollars, soit l’équivalent des 6,55 milliards de dollars de 2011 en variation annuelle. Pour toute l’année, elles devraient dépasser 8 milliards de dollars. L’Union européenne (UE) est le premier consommateur avec 1,89 milliard de dollars lors de ces huit premiers mois, les principaux marchés étant la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, et l’Espagne. Elle est suivie par les États-Unis avec 1,72 milliard de dollars, le Japon avec 261 millions, et la Chine avec 243 millions. Les chaussures et sandales du Vietnam sont également prisées sur d’autres marchés comme la République de Corée, le Canada, Panama, l’Australie, Hongkong (Chine), la Russie, l’Afrique du Sud, la Slovaquie, Taïwan (Chine), le Chili, l’Autriche et la Suède.
Actuellement, de nombreuses entreprises étrangères ont augmenté leurs importations du Vietnam en raison d’un moindre coût dû à une main-d’œuvre aux salaires raisonnables et une fiscalité douanière préférentielle. En effet, dans le cadre du Système généralisé de préférences que l’UE a accordé au Vietnam pour la période 2014-2016, à partir du 1er janvier prochain, ces produits vietnamiens seront frappés d’une taxe d’importation de 3-4% au lieu de 13-14% aujourd’hui.
La qualité de partie du Vietnam aux négociations de l’Accord de partenariat transpacifique (TPP) qui en sont à ces derniers tours, ainsi qu’à celles de l’accord de libre-échange avec l’UE, est l’une des causes du regain des investissements étrangers dans le secteur du cuir et des chaussures au Vietnam. En effet, à l’entrée en vigueur de ces accords, ces produits vietnamiens bénéficieront d’une fiscalité préférentielle, voire d’une exemption de taxe. Le pays compte actuellement 1.100 entreprises dans ce domaine, dont celles à capital étranger représentent 76,4% du total national de la valeur des exportations de chaussures.
Priorité : chaîne de matières premières
Quatrième exportateur mondial de chaussures, le Vietnam dépend toutefois de l’étranger pour s’approvisionner en matières premières et en produits semi-finis. C’est pourquoi ce secteur tente d’accélérer la mise en place de sa propre chaîne de matières premières.
La priorité du secteur des chaussures est de construire sa propre chaîne de matières premières |
Aujourd’hui, les matières premières originaires du Vietnam ne représentent que 40% du produit fini. La constitution d’une chaîne de fourniture de matières premières bénéficie donc d’une grande priorité dans la stratégie de développement de ce secteur pour 2020. Augmenter l’utilisation de matières premières locales permettrait aux entreprises en activité au Vietnam d’améliorer la compétitivité de leurs produits, mais aussi de bénéficier des dispositions fiscales avantageuses des huit accords de libre-échange que le Vietnam a signé. À condition, toutefois, de satisfaire aux conditions en matière d’origines géographiques dont l’objet est de garantir la sûreté des produits. En outre, pour être plus concurrentielles, les entreprises doivent pleinement satisfaire aux normes internationales en matière d’environnement, d’emploi de produits non toxiques, ou encore de responsabilité sociale. Ces points doivent être les premières préoccupations des entreprises si elles veulent s’ouvrir à l’étranger.
Actuellement, les négociations entre le Vietnam et l’Union européenne se poursuivent. L’Union européenne représente 50% des exportations vietnamiennes de chaussures, alors que les États-Unis, seulement 20%. Il convient donc de faire en sorte d’employer davantage de matières premières originaires du Vietnam.
Thuy Tiên/CVN