Une centaine de personnes ont été tuées dans une série d'explosions le 4 mars dans un dépôt de munitions à Brazzaville, la capitale du Congo. |
"L'explosion d'un dépôt d'armement des forces armées congolaises dans le quartier de Mpila a causé la mort de plus d'une centaine de Congolais, soit 146 décès au moment où nous parlons sans oublier les dégâts matériels", selon un communiqué d'un conseil des ministres extraordinaire.
"À la lumière des faits, sous la réserve des conclusions de l'enquête, un court circuit aurait donné lieu à un incendie, lequel se serait propagé au dépôt central des armes et minutions, causant la mort de plus d'une centaine de nos compatriotes", selon le texte. "Le foyer central de l'incendie est sous contrôle", poursuit le texte.
Dans l'après-midi, une source diplomatique européenne à Brazzaville, interrogée par l'AFP depuis Paris, avait donné un bilan d'"au moins 150 morts dans les hôpitaux militaires et environ 1.500 blessés dans un état plus ou moins grave".
Dans le quartier de Mpila, l'armée interdit l'accès au cœur du sinistre. De nombreux témoins préférant rester anonymes mettaient en doute dans la nuit du 4 au 5 mars le bilan des autorités. "Il y avait au moins 200 stagiaires à la caserne, plus au moins 100 personnes dans l'église Saint-Louis qui s'est écroulée. Et, il y a des maisons qui se sont écroulées avec à l'intérieur des familles", soulignait l'un d'entre eux.
Cinq explosions très fortes et espacées se sont produites à partir de 08h00 locales (07h00 GMT) et jusqu'à 10h45, qui ont même secoué et fait des dégâts matériels à Kinshasa, la capitale de la RD Congo voisine, séparée de Brazzaville par le fleuve Congo.
De nombreuses maisons ont été rasées par le souffle de l'explosion, des vitres ont volé en éclats, des toitures ont été éventrées et des portes défoncées, a constaté un journaliste de l'AFP. Des logements et bâtiments ont été touchés jusqu'au centre-ville.
Le chef de l'État congolais Denis Sassou Nguesso s'est rendu sur les lieux du sinistre. Le porte-parole du gouvernement a appelé les Brazzavillois "à se rendre dans les hôpitaux pour faire des dons de sang". "Le quartier de Mpila est aujourd'hui sinistré : les maisons y ont été cassées et même nos citoyens militaires qui se trouvaient dans le camp sont morts".
Les hôpitaux de la capitale et notamment le CHU de Brazzaville étaient débordés, a constaté un journaliste de l'AFP.
La France a annoncé l'envoi d'une aide d'urgence à Brazzaville. "Dans ces circonstances particulièrement tragiques, je tiens à exprimer, à nouveau, la solidarité de la France aux autorités et au peuple congolais", a indiqué le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Le Maroc va également porter assistance au Congo. Selon l'agence marocaine de presse MAP, un premier avion chargé de médicaments et de matériel médical devait quitter le 4 mars au soir le Maroc à destination du Congo.
AFP/VNA/CVN