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L'Américain Jordan Loyd (gauche) et l'entraîneur monégasque Sasa Obradovic se congratulent après la victoire de la Rocca Team face au Maccabi Tel-Aviv en quart de finale de l'Euroligne, à Monaco le 10 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est également la première fois qu'une équipe française atteint ce stade de la compétition depuis Villeurbanne en 1997, il y a 26 ans. "Je venais de naître, ça date, a souri Élie Okobo. On va essayer de continuer à écrire l'histoire et d'aller le plus loin possible."
Plus que deux échéances séparent l'ASM du titre européen : une demi-finale face à l'Olympiacos le 19 mai à Kaunas avant une éventuelle finale deux jours plus tard, toujours en Lituanie. Dès sa deuxième participation, voilà le club du Rocher dans le dernier carré très select de C1. Concrétisation de l'évolution éclair d'une équipe encore en troisième division française il y neuf ans.
L'affaire a été moins simple à trousser que l'entame tonitruante a pu le laisser penser. Quand les hommes de Sasa Obradovic ont infligé un 15-0 aux Israéliens et pris le large (41-33) au cœur du deuxième quart-temps. Ce temps fort portait la signature d'un monstrueux Mike James, empilant ses 21 points (et 5 passes) avant le mitan du match.
Quand une blessure manifeste, l'obligeant à passer aux vestiaires, a réduit le rendement de la star américaine, Elie Okobo a pris le relais (4 points et 3 passes dans le dernier quart-temps). Quant à la troisième pointe du trident d'arrière, Jordan Loyd, elle a obtenu les fautes décisives : deux fois trois lancers francs dans les quatre dernières minutes, très contestés par Tel-Aviv.
"Jordan était chaud, ça a relancé tout le monde, décrit Okobo. Il fallait faire des stops défensifs derrière, tout donner sur le terrain parce que c'était la dernière."
Avec deux matches remportés de chaque côté (2-2), tout se jouait pour Monaco dans ce cinquième et ultime épisode, comme l'an passé face à l'Olympiacos. Sauf que leur quatrième place de saison régulière leur a permis de disputer cet épilogue dans leur cocon de Gaston-Médecin sous le stade Louis-II plutôt que dans l'hostilité du Pirée l'an passé ou la bouillante Tel-Aviv cette saison.
Sous les yeux du Prince Albert II et de supporters israéliens bien moins nombreux que lors des deux premiers matches (seulement 150 places allouées cette fois), l'ASM est devenue le cinquième club du Championnat de France à atteindre le dernier carré de la reine des compétitions européennes.
Pour trouver un club d'Elite – alors encore Pro A – à ce stade de la C1, il faut remonter à 1997: l'équipe de France de football n'était pas encore championne du monde, Lionel Jospin, fan de basket devant l'éternel, pas encore Premier ministre -nommé quelques semaines plus tard.
La Roca Team a déjà fait l'histoire, et peut porter quelques espoirs. Son prochain adversaire en demi-finale, l'Olympiacos, a dû en passer par un cinquième match face à Fenerbahçe mardi.
Le Monégasque Elie Okobo (gauche) sous le panier et ballon en mains lors du quart de finale de l'Euroligue de Basket face au Maccabi Tel-Aviv dans le stade Louis II, à Monaco le 10 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et l'an dernier, il s'en était fallu de peu pour que les Monégasques croquent les Grecs. Le club du Pirée les avait privés du dernier carré au bout d'une cinquième rencontre ardente dans le mal nommé stade de la Paix et de l'Amitié. Cette fois, cela se jouera sur un match sec à Kaunas, en Lituanie, de même pour l'éventuelle finale.
Croissance fulgurante
Huit ans après son retour dans l'élite, parmi les huit meilleurs clubs du championnat de France, voici l'ASM parmi les quatre meilleurs d'Europe. Une croissance fulgurante poussée par son propriétaire ayant fait fortune dans le secteur des fertilisants et des céréales: le Russe naturalisé hongrois Aleksei Fedorychev, PDG et fondateur de Fedcominvest.
Depuis l'arrivée aux commandes de l'homme d'affaires ukrainien Sergey Dyadechko en 2013, le club du Rocher était déjà monté en puissance financière. Avec le rachat par Aleksei Fedorychev en janvier 2022, il a encore changé de dimension : 20,7 M EUR, le budget le plus dodu de l'histoire du Championnat de France.
De quoi orner de quatre autre étoiles, l'équipe déjà quart de finaliste l'an passé. Les 24 points et 10 passes de Mike James n'avaient pas suffi ? Le MVP des finales d'Elite, Elie Okobo, arrivé de Villeurbanne, et trois Américains de renom, Jordan Loyd, Jaron Blossomgame ou encore John Brown III, l'ont rejoint cet été pour étoffer la Roca Team. Et rêver d'un premier couronnement en Euroligue ?
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AFP/VNA/CVN