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Le Français Léo Bergère titré champion d'Europe de triathlon à Munich en Allemagne le 13 août. |
"J'ai l'habitude de tourner autour, faire deuxième ou troisième. J'avais envie de faire mieux", savoure enfin Léo Bergère. À 26 ans, l'Isérois tient enfin son premier succès international majeur.
Et quel plus beau souvenir qu'une Marseillaise partagée avec Pierre Le Corre, en argent à sa droite, et Dorian Coninx, en bronze de l'autre côté.
"Quand on voit les copains derrière faire deuxième et troisième, ce sont des moments qu'on garde longtemps en tête", livre Léo Bergère, révélation de ces derniers mois.
Passé à côté des Jeux olympiques de Tokyo (21e) comme le reste de l'équipe de France en individuel, celui qui a commencé par le cyclisme a signé depuis sept podiums en neuf courses du circuit mondial WTCS.
"Je me mettais jusqu'à maintenant des petites barrières dans la tête. J'ai travaillé avec une préparatrice mentale", a révélé le nouveau champion d'Europe, désormais prêt à "assumer les premiers rôles et prendre les devants".
Ce que les Français ont fait en roulant à vélo au sein d'un groupe de douze échappés pour piéger à l'arrière le Belge Jelle Geens avant la course à pied.
"C'est un plan que nous avions en tête avec les gars depuis l'an passé", explique Dorian Coninx. "Nous avons réussi à reléguer les bon coureurs à quasiment une minute et ça a payé. Il faut continuer dans cette voie. C'est la force du collectif".
"Nous nous sommes dit le matin au briefing que nous avions une carte à jouer", témoigne Pierre Le Corre.
Dès les premiers kilomètres de course à pied, le trio tricolore a fait le tri. Léo Bergère s'est envolé à deux tours de l'arrivée dans une côte du parcours très accidenté et noir de monde (25.000 personnes annoncées la veille).
"Il n'y a pas de jaloux"
Derrière Pierre Le Corre, intercalé, le Hongrois Csongor Lehmann, dernier à les accompagner, a cédé dans le final face à Dorian Coninx.
Des athlètes, dont le Français Dorian Coninx, descendent de leur vélo pour débuter l'épreuve de course à pied lors de l'épreuve de triathlon masculin au parc olympique de Munich, le 13 août. |
"Comme nous avons tous eu notre titre européen (Le Corre en 2018, Coninx en 2021, NDLR) il n'y a pas de jaloux", se délecte Pierre Le Corre. "C'est super de le partager."
Cette première victoire n'est peut-être qu'une étape pour Léo Bergère. Deuxième au classement WTCS, il lui reste deux manches d'ici novembre et surtout la grande finale ensuite à Abou Dhabi pour tenter de revenir sur le leader néo-zélandais Hayden Wilde et s'offrir un titre mondial.
"Ça va lui permettre d'attaquer cette fin de saison avec plein de confiance", apprécie le directeur technique national Benjamin Maze.
Malgré l'absence du Britannique Alex Yee, après sa victoire sur Wilde aux Jeux du Commonwealth fin juillet, Léo Bergère s'affirme comme l'un des meilleurs du monde sur ce format olympique (1.500 m de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied). Et la France comme l'une des meilleures nations avec ce triplé inédit depuis trente ans en Europe. Le tout sans le double champion du monde (2019, 2020) Vincent Luis, qui se préserve pour la fin de saison après une tachycardie en course au printemps.
Après la médaille de bronze de la jeune Emma Lombardi (20 ans) vendredi 12 août, l'or en relais mixte paraît promis dimanche 14 août aux Bleus, médaillés de bronze aux JO de Tokyo avec une autre moitié d'équipe.
"Nous savons que nous sommes les ultras favoris", assume Benjamin Maze. "Nous avons envie d'ajouter un titre à notre collection".
AFP/VNA/CVN