Euro-2024 de hand : Nikola Karabatic, la finale en chantant

Ses bientôt 40 ans auraient pu reléguer Nikola Karabatic à un rôle de vieux sage jouant à l'économie cet ultime Euro de la légende du hand. C'est un "Kara" béat lors de chaque Marseillaise et mordant dans tous les ballons qui a guidé les Bleus jusqu'en finale dimanche 28 janvier en Allemagne face au Danemark (17h45).

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Nikola Karabatic en conférence de presse après la demi-finale victorieuse de la France face à la Suède (34-30), à l'Euro de hand, le 26 janvier à Cologne.
Photo : AFP/VNA/CVN

On peut compter 355 sélections ou près de 1.300 buts en équipe de France - 1.293 exactement - et s'activer comme si l'on vivait sa première cape. En plus de ses cinq passes décisives en demi-finale contre la Suède, Nikola Karabatic s'est une nouvelle fois illustré par sa voracité en se jetant sur le gardien suédois Andreas Palicka pour tenter d'arracher un ballon au retour des vestiaires vendredi.

"+Niko+, il a vingt ans", rit Dylan Nahi à propos du futur quadragénaire (11 avril) ayant annoncé sa retraite à l'issue de la saison. "C'est tout simplement Nikola Karabatic, quelqu'un sur qui tu veux prendre exemple."

"Il ne se cache jamais, loue Dika Mem. Je vois comme il s'entraîne, comme il s'arrache sur chaque ballon dans chaque match. Pour lui, il n'y a jamais de petits matches, il se donne à fond."

"Ça va bientôt s'arrêter"

Devenu meilleur buteur de l'histoire du championnat d'Europe au cours du tournoi (295 unités), le triple champion olympique (2008, 2012 et 2021) a davantage fêté ses gestes défensifs que le tir lui ayant permis, contre la Croatie, de détrôner Gudjon Valur Sigurdsson.

Nikola Karabatic (centre) lors de la demi-finale victorieuse de la France face à la Suède (34-30), à l'Euro de hand, le 26 janvier à Cologne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au choix, un hurlement, fesses par terre et poings serrés après s'être jeté pour contrer un tir face à ces mêmes Croates ou encore ce rugissement face à l'Autriche après avoir stoppé, en compagnie de trois coéquipiers, l'imposant pivot Tobias Wagner.

"C'est rare que l'on célèbre une telle action en défense. Pour moi, c'est l'image de l'Euro pour l'instant", livrait Kentin Mahé avant le missile d'Elohim Prandi vendredi pour arracher la prolongation face aux Suédois. "C'était tellement bien filmé aussi que ça ajoutait un petit peu de mélodie."

Cette harmonie irradie aussi lors des hymnes. Quand ses partenaires ondulent de tension, visage fermé, lui sourit, la figure bienheureuse.

"Dans ces moments, je suis avec mes potes sur le terrain. J'ai généralement Kentin (Mahé) et Nico (Tournat) à côté de moi et je ressens l'énergie de La Marseillaise", décrit Nikola Karabatic.

"Avant, je jouais avec une énergie différente, plus négative. On était les meilleurs du monde, il ne fallait pas se laisser détrôner du podium poursuit-il. Il fallait se battre un peu contre soi-même. Là, c'est seulement trop bien. Je suis là où j'ai toujours rêvé d'être depuis que j'ai dix ans et ça va bientôt s'arrêter. Alors je m'efforce de ne pas me faire des films dans la tête et d'être dans l'instant présent."

Sagesse tardive

"C'est une super sensation et j'aurais bien aimé avoir cette sagesse un peu plus tôt dans ma carrière", sourit celui qui est comparé à la légende de la NBA LeBron James, par son frère Luka, pour sa longévité dans la performance.

Nikola Karabatic (gauche) lors du match de l'Euro de hand France - Autriche, le 22 janvier à Cologne.
Photo : AFP/VNA/CVN

La prouesse est aussi physique pour l'arrière massif (1,96 m et 103 kg) : il était déjà revenu d'une rupture d'un ligament croisé antérieur à 36 ans pour être sacré une troisième fois champion olympique aux JO de Tokyo. "Je l'ai vu se remettre d'un croisé en 7 mois après un travail acharné", rappelle son ex-coéquipier du PSG Nedim Remili.

Et même après une phlébite l'ayant privé de toute la fin de saison dernière, Nikola Karabatic était le quatrième Bleu le plus sollicité à l'Euro avant d'être dispensé du match sans enjeu du tour principal contre la Hongrie.

"On n'est pas aussi fort, bien évidemment, à 40 ans dans le hand que jusqu'à 35 ans, quand je pouvais jouer une heure par match en attaque comme en défense pendant 70 matches par saison", explique le triple meilleur joueur du monde (2007, 2014 et 2016)

"Mais aujourd'hui, je me sens très fort mentalement, étant capable de comprendre tous les biais mentaux. Je gère beaucoup mieux la pression qu'avant, celle que je me mettais tout seul sur les épaules en ne me donnant pas le droit à l'erreur, en devant être à chaque match le meilleur joueur au monde. Ce n'est plus le cas." Reste qu'il est nommé pour figurer dans l'équipe type de l'Euro.

AFP/VNA/CVN




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