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L'inflation a été réduite des deux tiers depuis son sommet à 9,1% en juin 2022. |
Photo : AP/VNA/CVN |
La hausse des prix à la consommation a été de 3,2% sur un an contre 3,1% en janvier, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail. Cela a déçu les analystes qui la voyaient rester stable.
Tirée par le logement, l'essence, ou encore les billets d'avion, la hausse des prix à la consommation s'accélère également sur un mois, à 0,4% contre 0,3%. C'est cependant conforme à ce qu'attendaient les analystes, selon le consensus de Market Watch.
La situation est un peu meilleure sur le front de l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie. Elle ralentit sur un mois, à 0,4%, et ralentit sur un an, à 3,8% contre 3,9%.
La banque centrale américaine, qui mène la lutte contre l'inflation, se réunit la semaine prochaine, les 19 et 20 mars. Et devrait peu se réjouir de cette évolution défavorable.
Après avoir relevé ses taux depuis mars 2022 jusqu'à 5,25%-5,50%, la Fed envisage désormais de les abaisser, ce qui devrait rendre le crédit plus accessible, et redonner un peu de marge de manoeuvre financière aux ménages et aux entreprises.
Mais elle veut pour cela être certaine que l'inflation ralentit durablement. Tout rebond des prix risque donc de retarder le moment auquel les taux commenceront à baisser.
Exercice d'équilibriste
"Si l'économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à assouplir la politique monétaire à un moment donné cette année", avait dit la semaine dernière le président de la Fed, Jerome Powell.
Il avait cependant averti que "les perspectives économiques sont incertaines et la poursuite des progrès vers notre objectif d'inflation de 2% n'est pas assurée".
Les responsables de la Fed se livrent à un délicat exercice d'équilibriste, car "réduire trop tôt ou trop fort (les taux) pourrait entraîner un renversement des progrès (...) en matière d'inflation et, en fin de compte, nécessiter une politique encore plus stricte pour ramener l'inflation à 2%", avait expliqué Jerome Powell.
À l'inverse, les réduire "trop tard ou trop peu pourrait affaiblir indûment l'activité économique et l'emploi".
Les acteurs du marché anticipent majoritairement une première baisse des taux au mois de juin, selon l'évaluation de CME Group.
L'inflation a été réduite des deux tiers depuis son sommet à 9,1% en juin 2022. Mais elle reste trop élevée pour la Fed, qui est à la manoeuvre pour la faire baisser, en essayant toutefois de ne pas faire trop plier l'activité économique.
L'indice CPI est celui sur lequel sont notamment indexées les retraites des Américains. Mais la Fed, elle, privilégie une autre mesure, l'indice PCE, dont les données pour février seront publiées le 29 mars.
En janvier, elle avait reculé sur un an, à 2,4% contre 2,6%, mais avait accéléré sur un mois, à 0,3% contre 0,1%.
La Fed veut ramener ce taux d'inflation à 2%, objectif qu'elle pense atteindre en 2026.
AFP/VNA/CVN