Des personnes passent devant un panneau indiquant une agence pour l'emploi,à Los Angeles le 24 mai 2012. |
Après un trimestre de hausse, le taux de chômage officiel des États-Unis est revenu en août à 8,1%, retrouvant ainsi son niveau d'avril, où il était tombé au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir du président Barack Obama en janvier 2009.
Mais cette baisse inattendue est le fruit d'une diminution de la population active : selon le département du Travail, le nombre de personnes sans emploi est resté peu ou prou le même qu'en juillet (12,5 millions), tout comme le chômage de longue durée, qui touche 40% des chômeurs.
L'économie américaine n'a créé que 96.000 emplois nets en août, indique le ministère, soit 32% de moins qu'en juillet, et 22% de moins que ce que donnait la prévision médiane des analystes.
Or, le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, estime que les États-Unis ont besoin de 100.000 à 110.000 nouveaux emplois par mois pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail et empêcher ainsi le chômage de monter.
De plus, la révision à la baisse des créations d'emplois de juin et juillet indique que le ralentissement du dynamisme de l'économie américaine, patent depuis la fin de l'hiver, persiste : le pays a créé 94.000 emplois en moyenne chaque mois depuis juin, contre 99.000 de mars à mai et 252.000 de décembre à février.
Suscité il y a un mois par le rebond des embauches de juillet, l'espoir de voir la reprise économique s'accélérer à court terme risque de faire long feu.
La Fed à la rescousse
Le candidat du Parti républicain à la Maison-Blanche, Mitt Romnney a réagi très vite à la publication du rapport sur l'emploi, y voyant la preuve que "les promesses et la politique du président Barack Obama n'ont pas fonctionné", a-t-il dit.
M. Obama demande aux Américains de le reconduire pour quatre ans et assure que le changement et l'espoir qu'il avait promis en 2008 restent possibles. Il a reconnu que les chiffres n'étaient "pas assez bons" mais a fait remarquer que l'Amérique créait des emplois depuis trente mois alors qu'elle en perdait à tour de bras à son entrée à la Maison Blanche.
Résumant la déception de nombreux économistes, Sal Guatieri, de BMO Marchés des capitaux, estime que le rapport sur l'emploi "semble indiquer que la reprise du marché du travail reste +d'une lenteur accablante+", reprenant une expression récente de M. Bernanke.
Pour Harm Bandholz, d'UniCredit, la baisse de la population active d'août résulte du départ à la retraite d'enfants du boum de la natalité d'après-guerre et de l'augmentation du nombre de chômeurs ayant abandonné l'espoir de retrouver un emploi. Sans cela, estime-t-il, "le taux de chômage serait en fait monté à 8,4%".
AFP/VNA/CVN