>> Pour un responsable de la Fed, la baisse des taux peut encore attendre
>> Aux États-Unis, l'inflation se rapproche des niveaux espérés
Jerome Powell lors d'une conférence de presse à Washington, le 31 juillet. |
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Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) ont décidé mercredi 31 juillet de conserver les taux de l'institution dans la fourchette de 5,25 à 5,50% dans laquelle ils se trouvent depuis un an. Une décision prise à l'unanimité.
"Si les conditions sont réunies, la baisse des taux pourrait intervenir dès la réunion de septembre", a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, lors d'une conférence de presse à l'issue de deux jours de réunion du comité de politique monétaire de l'institution, le FOMC.
"Le sentiment général au sein du comité est que l'économie se rapproche du moment où il sera approprié de réduire nos taux", a-t-il ajouté.
Cette baisse des taux serait la première depuis mars 2020, lorsque la crise du COVID-19 avait brutalement mis sous cloche l'activité économique, poussant la Fed à ramener le loyer de l'argent à zéro.
Les entreprises et consommateurs américains se languissent de pouvoir de nouveau emprunter de l'argent moins cher. C'est en effet de l'évolution des taux de la Fed que dépendent ceux des prêts accordés par les banques.
Encouragée par ces propos, la Bourse de New York a conclu sa séance en hausse mercredi 31 juillet, la technologie en tête.
"Risques" sur l'emploi
Le FOMC s'est dit "attentif aux risques pesant sur les deux aspects de son mandat", à savoir garantir des prix stables et le plein emploi, soulignent ses responsables dans un communiqué, en mentionnant que le taux de chômage "reste bas".
Ces commentaires marquent une nette évolution car, dans son précédent communiqué, le FOMC évoquait uniquement les risques d'inflation.
Évolution du taux directeur de la Fed depuis 2000. |
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Le taux de chômage de juillet aux États-Unis sera publié vendredi 2 août. Il est attendu stable par rapport à juin, à 4,1%, avec cependant des créations d'emplois moins nombreuses.
Si la Fed craint de commencer trop tôt à baisser ses taux, ce qui risque de provoquer une nouvelle flambée de l'inflation, elle veille également à ne pas le faire trop tard, ce qui pourrait faire augmenter le chômage.
La Fed avait remonté son principal taux directeur au niveau actuel, le plus élevé depuis 2001, afin de faire ralentir l'activité économique pour juguler la forte inflation qui, aux États-Unis comme ailleurs dans le monde, a accompagné la reprise économique post-COVID.
Cette politique a porté ses fruits et Jerome Powell a salué "une baisse vraiment significative de l'inflation".
Après un rebond début 2024, la hausse des prix à la consommation a en effet repris sa trajectoire à la baisse, vers l'objectif de la Fed de 2% annuels. Elle est tombée en juin à 2,5% sur un an, selon l'indice PCE, la mesure préférée de la banque centrale.
Fin août, la Fed tiendra la grand messe annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, site de villégiature des montagnes du Wyoming.
Jerome Powell y donne habituellement un discours et pourrait être plus précis sur la baisse des taux envisagée lors de la prochaine réunion, les 17 et 18 septembre.
Cette réunion sera d'autant plus importante qu'elle sera la dernière avant l'élection présidentielle américaine du 5 novembre.
AFP/VNA/CVN