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Les détracteurs de la loi sur l'avortement de l'Iowa, qui comprend des exceptions pour les victimes de viol et d'inceste, lui reprochent le fait que nombre de femmes n'ont pas encore conscience d'être enceintes à un stade aussi précoce de la grossesse.
Une militante anti-avortement, le 5 avril 2018 à Jackson, devant la dernière clinique pratiquant l'avortement dans l'État du Mississippi. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'avortement a été légalisé aux États-Unis en 1973, mais le débat reste intense sur le sujet et les divisions sont profondes entre les "pro-life" (anti-avortement) et les "pro-choice" qui défendent ce droit.
La loi promulguée par la gouverneure républicaine de l'Iowa, Kim Reynolds, avait été adoptée mercredi 2 mai par le parlement de cet État rural du centre des États-Unis. Elle vient s'ajouter à de nombreuses lois adoptées dans les États les plus conservateurs des États-Unis pour restreindre le plus possible le droit à l'avortement.
Comme ailleurs, les restrictions imposées dans l'Iowa risquent d'entraîner une bataille devant les tribunaux, jusqu'à la Cour suprême. C'est ce que les anti-avortements souhaitent en pariant sur une cour assez conservatrice pour renverser le jugement de 1973.
"Je comprends et je m'attends à ce que cela soit probablement contesté devant un tribunal", a reconnu la gouverneure Reynolds dans un communiqué après la promulgation. "Toutefois, cela est plus important qu'une simple loi. Il s'agit de la vie. Je ne vais pas céder sur ce que je suis ou sur ce en quoi je crois", a-t-elle ajouté.
"Un demi-siècle en arrière"
Les opposants à cette loi rejettent un texte qui dénierait à beaucoup de femmes le droit de recourir à l'avortement avant même de savoir qu'elles sont enceintes. "Cela bloque dans les faits le droit à l'avortement pour la plupart des femmes", avait dénoncé mercredi 2 mai Veronica Fowler, porte-parole de l'ACLU en Iowa. Cette puissante association de défense des droits civiques a estimé que la nouvelle loi allait ramener "les femmes de l'Iowa près d'un demi-siècle en arrière".
Vendredi 4 mai, l'ACLU a annoncé sur Twitter qu'elle allait engager des poursuites judiciaires "pour bloquer cette loi clairement anticonstitutionnelle".
Les "pro-life" souhaitent pour leur part que soit saisie la Cour suprême des États-Unis, qui a légalisé l'avortement avec sa décision de 1973 dite Roe V. Wade.
En 2016, la Cour suprême avait toutefois rejeté des recours du Dakota du Nord et de l'Arkansas, après l'annulation par des tribunaux locaux de législations similaires sur les battements cardiaques.
Mais les opposants à l'IVG voient aujourd'hui en Donald Trump un allié: il a été le premier président américain à s'exprimer depuis la Maison Blanche en soutien à leur "Marche pour la vie" annuelle à Washington, en janvier dernier.
Les anti-avortement espèrent désormais qu'il aura l'opportunité de nommer au moins un juge conservateur supplémentaire à la Cour suprême, faisant ainsi basculer l'équilibre de la plus haute instance judiciaire américaine sur cette épineuse question.
AFP/VNA/CVN