>>Le Portugal finance un laboratoire de dépistage du virus Ebola en Guinée-Bissau
>>Ebola : en tournée en Afrique, le secrétaire général Ban Ki-moon promet le soutien de l'ONU
Développée par des chercheurs de l'université Johns Hopkins, cette combinaison vient de recevoir des subventions de l'USAID (Agence fédérale américaine pour le développement international), ce qui fait espérer une fabrication en série dans les mois qui viennent.
Le Dr Youseph Yazdi, directeur du Centre d'innovation et design de l'université Johns Hopkins de Baltimore, dans le Maryland, présente une combinaison anti-Ebola encore à l'essai, le 18 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je ne dirais pas que c'est une révolution dans ce type de vêtement de protection", dit Youseph Yazdi, directeur du Centre d'Innovation et Design de l'université. "Ce que nous voulons, ce sont des améliorations simples qui peuvent sauver des vies, avoir un impact sur la santé et la sécurité et être disponible rapidement", dit-il en montrant un prototype placé sur un mannequin dans un atelier du Centre.
L'épidémie d'Ebola, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique Centrale en 1976, partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, a fait plus de 7.000 morts (7.373), au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le virus qui se transmet par les fluides corporels, a particulièrement touché les soignants, faisant au moins 365 morts dans le personnel médical.
Une combinaison de protection existe déjà mais elle a des défauts que l'équipe de Johns Hopkins - un groupe de 80 personnes comprenant des médecins, des ingénieurs, des techniciens et même un designer de robes de mariée - cherche à corriger.
«Pas des extraterrestres»
Ils se sont d'abord intéressé à la fermeture éclair. Normalement, elle est placée sur le devant de la combinaison, là où les fluides toxiques sont le plus susceptible de l'éclabousser, et près de la bouche et du nez.
"C'est quand on l'enlève qu'il y a le plus de risques", dit Willibrord Shasha, un médecin de l'association Jhpiego, qui travaille sur les innovations en matière de soins dans les pays en voie de développement.
La nouvelle combinaison s'ouvre à l'arrière. Des attaches sur les épaules permettent de se dégager du vêtement qui tombe par terre en morceaux. L'intervention est minimale.
La ventilation a également été améliorée, apportant plus de confort. Un système accroché à la ceinture permet, via un tube en plastique, d'envoyer de l'air sec vers le masque.
"Je l'ai essayé moi-même dans un laboratoire d'essais (à Under Armour, une marque de vêtements de sports basée à Baltimore) avec les mêmes conditions qu'en Afrique de l'Ouest, avec une température de près de 57 degrés", dit M. Yazdi.
"Quand on met la combinaison, dans la minute on se met à suffoquer mais dès que l'air sec arrive, même si c'est de l'air chaud, ça va beaucoup mieux", dit-il.
Un autre changement, tout simple, concerne le masque. Il est agrandi et permet au malade de voir le visage entier de celui qui le soigne, ce qui est plus rassurant.
"Les gens iront dans les hôpitaux et les centres de santé, parce qu'ils sauront que ce sont des gens comme eux qui les soignent, pas des extraterrestres", dit M. Shasha, natif du Cameroun et qui a travaillé dans toute l'Afrique de l'Ouest.
La combinaison est fabriquée en Tyvek, une matière synthétique de la firme DuPont déjà utilisée pour les combinaisons industrielles ou les bâches de protection.
"Il ne se déchire pas, est imperméable mais en même temps respire, c'est donc confortable", dit M. Yazdi.
Johns Hopkins a été contacté par des fabricants de vêtements de protection.
"La vitesse à laquelle ces choses peuvent être rapidement disponibles sur le terrain, dépend beaucoup des partenariats signés avec ceux qui fabriquent déjà ce type de vêtement", dit-il.
Selon lui, le prix devrait être équivalent au matériel existant, qui se vend de 12 à 17 dollars pièce.
Et parce qu'ils sont plus confortables, ceux qui les portent pourraient les mettre plus longtemps, une économie à long terme.
AFP/VNA/CVN