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Le nouveau Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, le 6 juillet à Madrid. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Porté au pouvoir le 1er juin par la chambre des députés grâce notamment aux voix des indépendantistes catalans, Pedro Sanchez a promis dès sa prise de fonction d'apaiser les tensions avec la Catalogne, qui a été à l'automne dernier le théâtre de la plus grande crise politique qu'ait connu l'Espagne depuis son retour à la démocratie.
Une promesse qui s'est concrétisée cette semaine avec le transfert dans des prisons en Catalogne de six des neufs dirigeants indépendantistes incarcérés près de Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession du 27 octobre.
Mais les positions du gouvernement central et de l'exécutif catalan étant antagonistes sur la question de l'autodétermination de la riche région du nord-est de l'Espagne, cette réunion, qui débute à 09h30 GMT, risque toutefois de se transformer en dialogue de sourds.
Investi mi-mai à la tête de la Generalitat, Quim Torra a affirmé jeudi 5 juillet que l'objectif de la réunion de lundi 9 juillet était de "savoir quel était le projet des socialistes sur le droit à l'autodétermination des Catalans".
Refus d'un référendum
Une question dont il a obtenu une nouvelle fois la réponse avant le début de la rencontre. "Le droit à l'autodétermination n'est pas prévu dans notre Constitution", a insisté vendredi la porte-parole du gouvernement Isabel Celáa.
"Le thème doit être abordé et notre proposition pour le régler est un référendum d'autodétermination. S'ils ont une meilleure idée, ils doivent nous l'expliquer", a rétorqué à l'AFP un haut responsable du gouvernement catalan.
La ministre de la Politique territoriale Meritxell Batet avait évoqué début juin l'idée d'une révision de la Constitution afin d'aller vers une structure fédérale de l'État espagnol. Mais avec 84 députés sur 350, les socialistes espagnols n'ont aucune marge de manoeuvre.
Sanchez "n'entrera pas dans quelque chose de trop compliqué pour un parti si minoritaire", souligne le professeur de sciences politiques à l'Université autonome de Madrid, Fernando Vallespín. "Il n'y a pas de majorité en Espagne pour faire une révision de la Constitution. La droite peut la bloquer".
Les relations entre Madrid et Barcelone ont implosé l'automne dernier quand le gouvernement régional de Carles Puigdemont a organisé un référendum illégal d'autodétermination le 1er octobre, marqué par des violences policières, avant que le parlement catalan ne déclare unilatéralement l'indépendance le 27 octobre.
En réponse, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy avait - avec l'appui de Sanchez alors dans l'opposition - destitué l'exécutif régional, dissout le parlement catalan et convoqué de nouvelles élections régionales.
Un scrutin remporté le 21 décembre par les indépendantistes, dont les principaux dirigeants ont été emprisonnés ou ont fui à l'étranger comme Puigdemont qui attend en Allemagne la décision de la justice sur la demande d'extradition de l'Espagne.
AFP/VNA/CVN