Équateur : l'armée et la police reprennent le contrôle dans les prisons

L'armée et la police équatoriennes ont repris dimanche 14 janvier le contrôle de plusieurs prisons après la libération dans la nuit des 136 fonctionnaires de l'administration pénitentiaire, dont des gardiens, qui y étaient les otages de mutins depuis une semaine.

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Un fonctionnaire de prison parmi les otages (gauche) a été libéré à Machala.
Photo : AFP/VNA/CVN

 Selon la police, les forces de l'ordre ont repris le "contrôle total" de quatre prisons. En début de matinée, elles étaient "entrées dans les prisons d'Esmeraldas, de Machala, d'Aogues, de Cotopaxi, de Loja et de Tungurahua pour reprendre le contrôle des pavillons". La situation reste normale dans le vaste complexe pénitentiaire de Guayaquil (Sud-Ouest), la plus grande prison, abritant les pires criminels, épargné par les récentes mutineries, selon la même source.

Cette opération à l'échelle nationale a été déclenchée quelques heures après la libération de la totalité des personnes, plus de 130 gardiens et autres fonctionnaires, prises en otage par les mutins. "Cette nuit, les protocoles de sécurité et l'action commune de la police et de l'armée nationales ont permis la libération de tous les otages qui étaient retenus dans différentes prisons du pays", selon l'administration pénitentiaire (SNAI). Le président Daniel Noboa a salué l'évènement. Selon la police, ce sont 46 personnes qui ont été libérées de la prison de Cotopaxi (Centre), 13 de celle de Tungurahua (Centre) et 15 autres de la prison d'El Oro (Sud-Ouest), où a été retrouvé le corps sans vie d'un fonctionnaire. Depuis une semaine, des otages, couteau sous la gorge ou pistolet sur la tempe, appelaient les autorités à l'aide et à la retenue, dans des vidéos diffusées sur les réseaux.

Au moins deux d'entre eux, dont l'un a été pendu, ont été exécutés par les mutins. Ce sont au total près de 175 personnes, gardiens et autres fonctionnaires de l'administration pénitentiaire, qui ont été prises en otage en fin de semaine dernière.

Une quarantaine d'entre elles avaient été libérées samedi dans la journée, les autorités évoquant une médiation de l'Église catholique. L'annonce de l'évasion le 7 janvier du complexe de Guayaquil (Sud-Ouest) du redouté chef du gang des Choneros Adolfo Macias, alias "Fito", a provoqué une vague de mutineries avec prises d'otages dans au moins cinq prisons, des attaques contre les forces de l'ordre et d'autres actes ayant visé à semer la terreur. Au moins 19 personnes ont été tuées, selon le dernier bilan officiel.

Le président Daniel Noboa a décrété l'état d'urgence et ordonné à l'armée de neutraliser ces bandes criminelles, désormais considérées comme "terroristes". Plus de 22.400 militaires ont été déployés, avec des patrouilles terrestres, aériennes et maritimes. Des perquisitions et d'autres opérations ont été menées à tout va dans les prisons, tandis qu'un couvre-feu a été imposé.

Après un vent de panique dans tout l'Équateur provoqué par l'attaque en direct mardi des studios d'une chaîne de télévision publique à Guayaquil, un grand port sur la côte sud-ouest qui est l'épicentre de la violence des narcotrafiquants, la situation est revenue à une relative normalité.

APS/VNA/CVN

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