Équateur : 11e jour de manifestations, incidents devant le Parlement

La police a dispersé jeudi 23 juin des manifestants qui tentaient d'envahir le Parlement à Quito, au 11e jour des protestations indigènes contre le coût de la vie qui continuent de plus belle en Équateur.

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Heurts entre manifestants indigènes et policiers à Quito, le 23 juin en Équateur.
Photo : AFP/VNA/CVN

Poussant des cris de joie, plusieurs milliers d'indigènes ont d'abord pénétré dans l'après-midi dans la Maison de la Culture (CCE) à Quito, réquisitionnée depuis plusieurs jours par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Ce centre culturel sert traditionnellement de point de rencontre aux indigènes dans la capitale et son libre accès représentait une des conditions des manifestants pour entamer des négociations.

"C'est une victoire de la lutte !", a salué mégaphone en main le leader indigène Leonidas Iza, dirigeant de la Confédération des nationalités indigènes d'Equateur (Conaie), plus grande organisation indigène du pays.

"Dans l'intérêt du dialogue et de la paix"

Le gouvernement a finalement autorisé les manifestants à investir ce lieu symbolique, "dans l'intérêt du dialogue et de la paix", a déclaré le ministre du Gouvernement, Francisco Jiménez, dans une vidéo transmise aux médias.

L'"objectif est que cessent les blocages de rues, les manifestations violentes et les attaques dans différents lieux", a ajouté le ministre, tandis que le chef de l'État, diagnostiqué mercredi positif au COVID-19, est contraint à l'isolement.

Objectif visiblement raté, puisque peu après, un groupe imposant de manifestants, mené par des femmes, a tenté de pénétrer dans l'enceinte du Parlement voisin.

Les policiers déployés sur place les en ont empêchés en faisant usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Les marcheurs ont riposté en lançant des pierres et des feux d'artifice. La foule s'est ensuite retirée dans un parc voisin.

Le leader des manifestations, Leonidas Iza, qui se trouvait sur place, a jugé que "c'est un très mauvais signe alors que nous avions demandé à notre base de faire une marche pacifique".

Le leader indigène Leonidas Iza s'adresse aux manifestants, le 23 juin à Quito.
Photo : AFP/VNA/CVN

Près de 14.000 manifestants sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants d’après la police, qui estime leur nombre à près de 10.000 dans la capitale Quito.

Si certaines de ces marches sont relativement calmes et festives, des violences éclatent souvent à la faveur de la nuit. La capitale est en partie paralysée.

Mercredi 22 juin, quelque 300 personnes ont pris le contrôle d'une importante centrale électrique dans la province andine de Tungurahua (Sud), mais sans aucun dommage grave ou interruption de service.

Les indigènes ont quitté leurs communautés rurales il y a 11 jours, mais ne sont arrivés à Quito que lundi 20 juin, durcissant le bras de fer engagé avec le gouvernement.

AFP/VNA/CVN

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