>>L'ex-directeur de campagne de Trump de nouveau inculpé, pour fraude, à New York
>>Le Sénat américain confirme William Barr au poste de ministre de la Justice
Donald Trump parle à la presse à l'aéroport de Palm Beach, en Floride, le 24 mars. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Ces conclusions, rendues publiques dimanche 24 mars par le ministre de la Justice Bill Barr, procurent une immense bouffée d'oxygène au président républicain dans la perspective de l'élection de novembre 2020 où il entend briguer un second mandat de quatre ans.
"Pas de collusion, pas d'obstruction, DISCULPATION complète et totale" a tweeté le locataire de la Maison Blanche qui dénonçait depuis des mois une "chasse aux sorcières" orchestrée par les démocrates qui n'auraient pas digéré sa victoire-surprise face à Hillary Clinton.
"Honnêtement, c'est une honte que votre président ait eu à subir cela", a-t-il ensuite déclaré juste avant de s'envoler de la Floride à bord de Air Force One, dénonçant une "entreprise de démolition illégale qui a échoué".
Dans un courrier de quatre pages, M. Barr a indiqué que les investigations du procureur spécial n'avaient pas démontré que "l'équipe de campagne Trump ou qui que ce soit associé à celle-ci se soit entendu ou coordonné avec la Russie dans ses efforts pour influencer l'élection présidentielle américaine de 2016".
"Excellente journée" pour Trump
Les leaders démocrates du Congrès ont exigé dimanche soir 24 mars la publication du rapport "complet", estimant que le ministre de la Justice n'était pas "un observateur neutre".
"La lettre du ministre de la Jutice (Bill) Barr pose autant de questions qu'elle apporte de réponses", ont écrit la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de file de la minorité au Sénat, Chuck Schumer. "Il est urgent que le rapport complet et tous les documents associés soient rendus publics", ont-ils ajouté.
"Excellente journée pour le président Trump et son équipe (...) Mauvaise journée pour ceux qui espéraient que l'enquête Mueller ferait tomber le président Trump", a tweeté le sénateur républicain Lindsey Graham, qui a joué au golf avec le président.
Le procureur spécial Robert Mueller photoghraphié dimanche 24 mars à la sortie d'un office religieux juste à côté de la Maison Blanche. |
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Sur l'autre question centrale de ce dossier, une éventuelle entrave à la justice de la part du président américain, M. Mueller n'a pas livré de conclusion définitive.
"Tout en ne concluant pas que le président se soit rendu coupable d'un délit, ce rapport ne le disculpe pas pour autant", a-t-il écrit, cité par le ministre de la Justice.
Mais M. Barr, premier destinataire du rapport d'enquête tant attendu, a conclu de son côté que le document, qu'il a passé en revue depuis vendredi 22 mars, ne mentionnait aucun délit susceptible d'entraîner à son avis des poursuites judiciaires sur le fondement de l'entrave à la justice.
Cette dernière décision a été immédiatement critiquée par nombre d'élus démocrates.
675 jours d'enquête
Robert Mueller a mis un terme à ses investigations à l'issue d'une enquête de 675 jours sur laquelle très peu d'éléments ont fuité mais qui a tenu le pays en haleine, rappelant celle du Watergate qui a poussé Richard Nixon à la démission en août 1974.
Image forte: le discret et méthodique ancien patron du FBI s'est rendu dimanche matin 24 mars à l'église épiscopalienne Saint Johns, situé juste en face de la Maison Blanche. Il a brièvement souri aux photographes, sans dire un mot.
Comme pour préparer le terrain à l'absence de révélations fracassantes, certains élus démocrates s'étaient employés dimanche à souligner les limites de l'enquête menée par l'ancien patron du FBI.
"Le procureur spécial enquêtait dans un cadre restreint (...) Ce que le Congrès doit faire, c'est avoir une vue d'ensemble", a souligné sur CNN Jerry Nadler, président démocrate de la puissante commission judiciaire de la Chambre des représentants.
Forts de leur nouvelle majorité à la Chambre, les démocrates ont lancé plusieurs enquêtes parlementaires allant des soupçons de collusion avec Moscou aux paiements pour acheter le silence de maîtresses supposées en passant par d'éventuelles malversations au sein de l'empire Trump.
Le chef d'inculpation de "collusion" n'a jamais été retenu pour les 34 personnes mises en cause dans ce dossier, parmi lesquelles six proches collaborateurs de Trump.
"Mettre fin au Trumpisme"
L'enquête a notamment entraîné la spectaculaire déchéance judiciaire de son ex-chef de campagne, Paul Manafort, ou encore de son ex-avocat personnel, Michael Cohen, tous deux condamnés à la prison pour des malversations diverses et des déclarations mensongères.
Pour Pete Buttigieg, jeune maire de la ville de South Bend (Indiana) et candidat aux primaires démocrates pour la présidentielle, le document tant débattu est important mais son camp ne doit pas perdre de vue l'échéance de novembre 2020. "Il est possible que le seule réponse possible soit une procédure de destitution mais, pour moi, la façon la plus claire de mettre fin au Trumpisme est de le battre de manière massive dans les urnes", a-t-il expliqué.