L’immense jet d’eau du lac Léman, à Genève, s’élève à 140m. |
J’ai passé dix jours au quotidien francophone Le Temps, à Genève, la ville internationale, comme on l’appelle. Sans doute l’un des endroits les plus emblématiques de l’hiver européen, ce même hiver qui suscite tant de mystères de la part des habitants des pays tropicaux.
Après pas moins de 14 heures d’avion, au départ d’Hanoi, avec une escale à Frankfort, je suis enfin arrivée sur l’aéroport de Genève. Le temps m’a paru une éternité. Depuis les airs, à travers le hublot, je voyais déjà depuis un bon moment les Alpes recouvertes de neige. Un peu plus loin, j’apercevais aussi des maisons toutes blanches cachées derrières des arbres dont on ne percevait presque plus la forme.
Genève, la ville siège de plusieurs organisations internationales. Pour moi, c’est surtout Genève en plein hiver. La période la plus froide de l’année dure ici en général depuis Noël jusqu’à début février. Plusieurs de mes collègues vietnamiennes déjà venues en Europe m’avaient prévenues. Suivant leurs conseils, j’avais pris dans mes bagages un gros manteau, des chaussures anti-dérapantes, un bonnet et de la crème hydratante. En hiver, le soleil de Genève est très timide, et le ciel est gris. C’est la première fois que je pars en voyage à l’étranger, et qui plus est loin de ma famille. Ce temps empreint de tristesse m’a transmis sa nostalgie.
Les vélos à Genève, scellés aux poteaux pour éviter les vols. |
De l’aéroport, j’ai emprunté le tramway pour rejoindre mon hôtel. Encore une première pour moi. Au fur et à mesure que nous avancions, je me suis rendue compte qu’il n’y avait aucun gratte-ciels, comme on aurait pu se l’imaginer dans une ville aussi dense. J’ai plutôt vu des bâtiments anciens et bas, se fondant avec discrétion dans le paysage. Les rues de Genève sont particulièrement propres et aérées. Mais j’ai aussi trouvé des ruelles ressemblant sans nul doute à celles de Hanoi. Mon hôtel est situé dans la rue des Alpes, à une dizaine de minutes de marche seulement du lac Léman. Le plus grand lac naturel d’Europe de l’Ouest, et un symbole de cette ville de Genève, que tous les visiteurs doivent absolument aller voir au moins une fois. Sur le long du quai, j’étais impressionnée devant le paysage qui s’offrait à moi : l’eau était bordée de jardins de fleurs, et un peu plus loin de diverses boutiques de luxe. À ce moment précis, je n’avais eu qu’un seul regret : ne pas avoir pu admirer la célèbre horloge fleurie, dont le cadran n’est formé que de pétales colorées. Je suis venue à la mauvaise saison. Je lui ai donné rendez-vous la prochaine fois.
Un accueil chaleureux
La gestionnaire de l’hôtel m’a salué avec le sourire. Elle m’a ensuite donné un ticket de plusieurs jours pour prendre les transports en commun en illimité. Avec, je pourrai même emprunter le petit bateau jaune pour me promener sur le lac. Selon la gestionnaire, tous les hôtels de Genève distribuent cette carte. Un système qui permet d’économiser un peu sur le séjour, car Genève est la ville la plus coûteuse d’Europe. Prendre le taxi ici est déconseillé, car les prix pratiqués sont sans commune mesure avec le Vietnam.
Une jolie rue de Genève. |
Les Genevois préfèrent donc les transports publics, la moto ou le vélo, qui, contrairement à Hanoi, est de plus en plus utilisé. Ici, ils sont d’ailleurs tous attachés à des bornes pour prévenir des vols. Pédaler aide les gens à avoir plus chaud, car le thermomètre affiche 0°C. Pourtant, ce qui me glace le sang, c’est moins ce froid que de savoir que mes enfants supportent à ce moment précis un petit 8°C à Hanoi. Dans une atmosphère bien plus humide. Selon le rédacteur en chef du journal Le Temps, Pierre Veya, je dois toutefois profiter des neiges genevoises, bien moins denses que dans d’autres villes suisses, en raison de la position géographique de la ville. Pour moi, l’hiver de Genève est froid et sec, mais c’est finalement moins gênant qu’à Hanoi, car les maisons sont toutes chauffées. En revanche, je ne sais jamais comment m’habiller avant de sortir.
Mon stage de dix jours a passé très vite, mais j’ai des souvenirs plein la tête. J’ai été marquée par mes collègues suisses, leur dynamisme, leur autonomie, leur dévouement, et leur accueil, toujours prêtes à m’aider en cas de besoin. Bientôt, je rentre à Hanoi, ville où je suis née, où j’ai grandi. Hanoi me manque. Le Têt approche à grands pas, et c’est une période où l’on a plus que jamais besoin d’être en famille. En ce moment, les fleurs de pêcher inondent déjà les rues de la capitale, comme un signe que le Têt va bientôt frapper à la porte des foyers. Au revoir Genève. Je ne t’oublierai pas.
Texte et photos : Diêu An/CVN