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Manifestation contre le pass sanitaire, le 31 juillet 2021. |
À Paris, Marseille ou Lyon et dans des dizaines d'agglomérations, des cortèges hétéroclites ont défilé dans une ambiance souvent virulente.
Aux cris de "liberté, liberté" scandés dans la plupart des défilés s'ajoutaient essentiellement des slogans hostiles au président de la République et aux médias.
À 18h00, les services du ministère de l'Intérieur ont recensé 204.090 manifestants dont environ 14.250 à Paris, pour 184 actions au total.
Samedi dernier 24 juillet, les manifestations avaient rassemblé 161.000 personnes et 110.000 une semaine plus tôt.
Regroupée autour des mots-dièses #manif31juillet et #PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux, l'opposition aux mesures gouvernementales fédère des manifestants anti-pass sanitaire, anti-vaccins ou anti-confinement, aux revendications protéiformes.
Quatre Français sur 10 déclarent soutenir les manifestations contre le pass sanitaire, selon un sondage publié vendredi 30 juillet.
Dans le principal cortège à Paris, des milliers de manifestants, partis à 14h00 du métro Villiers (XVIIe), ont rejoint la place de la Bastille (XIe), où quelques centaines de personnes refusant de se disperser ont fait face en fin d'après-midi aux forces de l'ordre. Ces derniers ont répliqué aux jets de projectiles par des tirs de lacrymogène et l'usage de canons à eau.
Selon un premier bilan communiqué par l'Intérieur, "19 interpellations ont eu lieu, dont 10 à Paris". "3 membres des forces de l'ordre ont été blessés à Paris".
Crachats sur des journalistes
Pour Valérie (prénom modifié), éducatrice de 45 ans dans un centre d'addictologie rencontrée dans le rassemblement, "le risque du vaccin" est "supérieur" au COVID puisqu'elle est "jeune, en bonne santé et ne souffre pas de comorbidités".
Une deuxième manifestation à Paris, à l'appel de l'ex n°2 du FN et président des Patriotes Florian Philippot, a pendant ce temps rallié le ministère de la Santé depuis Montparnasse. Les manifestants, sans masques pour la plupart, ont défilé au milieu d'une marée de drapeaux "bleu blanc rouge".
Au départ de ce cortège, deux journalistes reporter d'images (JRI) de l'AFP ont été la cible de crachats et d'injures, conduisant à interrompre la couverture en images du rassemblement, dix jours après des menaces similaires envers des journalistes de BFMTV.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal (droite) présente son pass sanitaire lors d'une visite dans un cinéma de Montpellier le 29 juillet 2021. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 3.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour encadrer les défilés, une semaine après que des manifestants ont envahi les Champs-Élysées, dont les accès étaient bloqués ce samedi.
À Rennes, la manifestation a attiré 2.900 personnes, soit une mobilisation en hausse par rapport au samedi précédent (2.200).
"Je suis le juif de Macron", "vaccinez-moi contre le fascisme et le capitalisme" ou "Médias menteurs ! On veut la vérité", lisait-on sur des pancartes, dans une ambiance festive et bruyante.
À Nantes, les manifestations ont rassemblé "un peu moins de 4.000 personnes", selon la préfecture, dans une ambiance "très tendue", d'après un photographe de l'AFP.
Dans les villes du Sud-Est, au moins 38.000 personnes ont été dénombrées par les autorités, principalement à Toulon (13.000) et Montpellier (10.000).
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal et le ministre de la Santé Olivier Véran se sont indignés d'une vidéo tweetée par Midi Libre montrant un pharmacien obligé de plier sa tente de tests face à des insultes de manifestants à Montpellier.
"Tous des lâches"
"Président, députés, sénateurs, scientifiques, journalistes tous des lâches", pouvait-on lire sur une pancarte, et sur une autre "Je ne suis ni un cobaye, ni un QR code".
À Lille, plus de 2.000 personnes, aux profils variés, dont nombre de "gilets jaunes", ont défilé dans le centre. Quatre personnes ont été interpellées selon la préfecture.
À Strasbourg, 3.200 personnes, selon la police, ont défilé en présence de la député ex-LREM Martine Wonner.
Les manifestants étaient plus de 1.200 à Lyon, où huit personnes ont été interpellées. À Bordeaux, 5.500 personnes se sont mobilisées.
Le pass sanitaire a été adopté définitivement dimanche 25 juillet au Parlement.
Déjà appliqué dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, son extension pour les cafés, foires, salons, restaurants et trains est prévue le 9 août. Entre temps, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi le 5 août.
De nouveaux confinements sont mis en place ce week-end en Martinique et à la Réunion, où la couverture vaccinale est faible et le taux d'incidence en forte augmentation. À la Réunion, deux cortèges ont rassemblé des milliers de manifestants samedi 31 juillet.
En métropole, l'épidémie flambe notamment dans les départements touristiques.
Le nombre de patients atteints du COVID-19 à l'hôpital, et en soins intensifs, a progressé samedi 31 juillet, selon les chiffres publiés par Santé publique France. Les services de soins critiques, qui accueillent les malades les plus gravement atteints, comptaient 1.099 patients contre 1.072 la veille, et 878 il y a sept jours.
AFP/VNA/CVN