>>Alcool frelaté en Inde : au moins 12 morts
Une femme marche devant une boutique d'alcool récemment fermée à Meghatari, en Inde, le 20 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au poste douanier de Rajauli, à la frontière du Bihar et de son voisin méridional le Jharkhand, rickshaws, voitures et bus sont minutieusement fouillés. Depuis mi-2016, toute consommation ou détention d'alcool est interdite au Bihar, État sous-développé de 100 millions d'habitants qui jouxte le Népal.
"Nous avons attrapé des gens donnant différentes raisons pour introduire de l'alcool clandestinement, d'aucuns pour des mariages de famille, d'autres pour des festivals ou des ventes illégales", explique à l'AFP le douanier Prem Prakash.
Le Bihar a désormais la boisson dans le nez: depuis son application, 71.000 personnes ont été emprisonnées pour avoir enfreint l'interdiction, condamnées jusqu'à cinq ans de prison pour certaines.
Environ un million de litres de boissons alcoolisées ont été saisis dans l'État, mais la majeure partie s'est mystérieusement volatilisée. Les autorités ont provoqué la consternation en assurant que les bouteilles confisquées avaient été bues par... des rats.
Mesure électoralement payante, la prohibition d'alcool a actuellement le vent en poupe dans l'Inde du nationaliste hindou Narendra Modi. La mesure figure de longue date dans la Constitution indienne, mais dans une section de recommandations générales qui n'ont pas force de loi.
Des élus du Madhya Pradesh, du Jharkhand, du Rajasthan et du Tamil Nadu ont à leur tour demandé ou promis une règlementation similaire, mais sans donner de calendrier.
À l'heure actuelle, seuls le Gujarat (Ouest), terre de Gandhi et de Modi, et le petit Nagaland (Nord-Est) appliquent une prohibition totale. La région touristique du Kerala (Sud) est en train de démanteler la sienne pour des raisons économiques.
AFP/VNA/CVN