>>Travail détaché : les 28 pays de l'UE en quête d'un accord
>>Travail détaché dans l'UE : Macron espère un accord bientôt
Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse, le 20 octobre à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est une étape essentielle pour recréer la confiance européenne", s'est félicité l'Elysée après cet accord sur lequel s'était fortement engagé le président Emmanuel Macron et qui avait provoqué cet été de vives tensions avec certains pays de l'est dont la Pologne.
À l'issue de négociations marathon qui ont duré douze heures à Luxembourg, la ministre française du Travail, Muriel Pénicaud, s'est également réjouie de la large majorité atteinte.
"Le vote final n'est pas une fracture Est/Ouest. Il n'y a pas de gagnants ou de perdants aujourd'hui, c'est juste l'Europe qui gagne", a commenté Mme Pénicaud.
Parmi les 28 pays de l'UE, seuls quatre pays se sont opposés à cet accord : la Pologne, la Hongrie, la Lettonie et la Lituanie, et trois se sont abstenus: le Royaume Uni, l'Irlande et la Croatie. Les autres pays se sont montrés favorables au texte.
Les ministres ont finalement réussi à s'accorder sur la durée du détachement, ce système qui permet à des Européens de travailler dans un pays étranger en cotisant dans leur pays d'origine : 12 mois maximum -- ce qu'avait réclamé la France --, mais avec un bémol puisque elle peut être rallongée de 6 mois à la demande de l'entreprise, sur décision du pays d'accueil.
La France a aussi dû lâcher du lest sur le secteur du transport routier, car les pays de Visegrad (Pologne, Hongrie, Républiques tchèque et slovaque), mais aussi l'Espagne et le Portugal, s'inquiétaient des conséquences négatives de la réforme pour leurs chauffeurs.
Il est désormais prévu de continuer à appliquer aux chauffeurs routiers l'ancienne directive du travail détaché de 1996 (et non la nouvelle révisée), jusqu'à ce qu'entre en application une autre réforme d'une directive européenne consacrée au transport routier.
Cette réunion était un test pour la méthode de négociation au sein de l'UE du président Macron, qui avait fait de ce dossier l'une des ces priorités. Le travail détaché avait été un sujet emblématique de la campagne présidentielle française, opposant europhiles et eurosceptiques.
À peine élu, M. Macron avait réclamé un durcissement de la réforme du travail détaché -- dont le plafonnement de la durée du détachement à 12 mois --, persuadant l'Allemagne, les pays du Benelux et l'Autriche de le suivre.
AFP/VNA/CVN