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Un apprenti torero s'entraîne dans les arènes vides de Las Ventas, le 4 février à Madrid. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En survêtement et baskets, masque FFP2 sur le visage, Alvaro Burdiel, 22 ans, tend vers l'avant la cape fushia et moutarde. Le bras raide, la fierté dans l'épaule, le geste est là.
Espoir de la tauromachie, il est déjà sorti triomphant en octobre 2019 "sur les épaules et par la grande porte" de Las Ventas, plus grand moment de gloire qu’un matador puisse vivre.
Ignorant si les prochains mois le laisseront redescendre dans l'arène, il ne manque aucun de ses cours quotidiens dans l'enceinte ocre mythique, en pleine capitale espagnole.
Il reconnaît avoir eu "des passages à vide comme nous en avons tous. Mais c'est la passion, la constance qui font la différence à la fin. Le fait de ne jamais se rendre".
"Garder le moral"
Un peu plus loin, Guillermo Garcia, t-shirt vert céladon, a eu lui la chance d'être choisi pour toréer dimanche, lors de la première corrida organisée à Las Ventas depuis un an et demi.
Des apprentis toreros s'entraînent dans les arènes vides de Las Ventas, le 4 février à Madrid. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il agite doucement sa cape, soulevant le sable pour provoquer la "bête" en face de lui. Un taureau ? Non, un autre élève, paire de cornes en main et dos voûté, qui, essouflé, charge avec la même fougue que l'animal.
Ils sont une vingtaine de jeunes cet après-midi d'avril à répéter inlassablement la chorégraphie du combat avec le taureau. Un "carreton", une tête de taureau montée sur des roues, attend qu'on l'empoigne dans un coin de l'arène.
Les enseignants tentent de maintenir la motivation de leurs élèves, malgré les incertitudes pesant sur la saison, qui se tient habituellement de mars à octobre et avait été annulée en 2020 à cause de la pandémie.
Autre place forte de la tauromachie, Séville a finalement annulé les corridas prévues mi-avril car elles n'auraient pas été rentables en raison des restrictions sanitaires.
"Doucement, ne lève le talon qu'au dernier moment, bouge le bassin, voilà c'est ça", lance José Pedro Prados, alias El Fundi, directeur de l'école taurine de Las Ventas.
"On les emmène voir des cheptels pour qu'ils gardent le moral et de l'espoir", confie cet ancien célèbre matador.
Il le reconnaît, "les écoles taurines vivent très mal" les restrictions sanitaires. "Il y a des gamins qui étaient au firmament quand tout s'est arrêté, ce sont des années décisives dans une carrière".
AFP/VNA/CVN