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Des Syriens empruntent le fleuve de l'Euphrate le 15 octobre pour se rendre à Raqa ou sortir de cette ville du nord syrien, avec en arrière plan l'un des ponts détruits pendant l'offensive qui a délogé il y a un an les jihadistes de la cité. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
En octobre 2017, une force arabo-kurde soutenue par des raids aériens de la coalition internationale dirigée par les États-Unis a chassé, après une offensive d'envergure, le groupe jihadiste État islamique (EI) de cette ville septentrionale.
Un an plus tard, Raqa est toujours en ruine. Et les ponts et les routes y menant sont détruits.
Pour retrouver sa ville natale, Abou Yazan, 33 ans, a emprunté avec sa femme et ses trois enfants une embarcation à partir de la rive méridionale jusqu'à la rive nord du fleuve, bordant Raqa. Sans oublier leur mobylette, qu'ils enfourchent ensuite pour poursuivre leur chemin.
Un trajet de quelques minutes. "Mais c'est dur et les enfants ont toujours peur en raison du risque de naufrage", dit à l'AFP le père de famille. "Nous voulons que le pont soit réparé car c'est plus sûr".
À proximité, ce qui reste d'un célèbre pont: deux pylônes énormes avec la structure supérieure démolie.
Il a été détruit par une frappe de la coalition qui a bombardé tous les ponts menant à Raqa pour empêcher l'acheminement de vivres et d'armes aux jihadistes et empêcher ces derniers de fuir.
Quelque "60 ponts doivent être réhabilités" dans l'ensemble de la province du même nom, indique Ahmad al-Khodr, un responsable du Conseil civil local en charge de la ville.
Depuis la rive nord, le paysage est dominé par le chassé-croisé des bateaux, dont l'un transporte près de 16 passagers, un camion et trois mobylettes. A peine accostés, ils accueillent d'autres clients en partance de Raqa.
"Personne ne nous a aidés"
Selon l'ONG Amnesty international, 80% de la ville de Raqa est dévastée, y compris écoles, hôpitaux mais aussi maisons privées. "30.000 maisons sont totalement détruites" et "25.000" "partiellement", indique l'ONG.
Une photo prise le 15 octobre montre les destructions dans la ville de Raqa, où la reconstruction peine à démarrer un an après la déroute des jihadistes chassés de cette ville du Nord de la Syrie. |
Pas un seul quartier n'a été épargné par l'offensive, l'une des plus dévastatrices de la guerre syrienne.
Certains habitants ont trouvé refuge chez des proches, en espérant que leurs habitations seraient un jour reconstruites.
Ismaïl Maaydi, 48 ans, vit aujourd'hui chez sa sœur avec sa femme et ses enfants dans le quartier d'Al-Nahda.
Il a perdu son fils, combattant de la force arabo-kurde, pendant la bataille. "J'ai enterré mon fils avec mes deux mains", lâche-t-il.
Et sa maison a été détruite. "Comment je vais reconstruire cette maison? Nous avons besoin d'aide pour retirer les débris. Personne ne nous a aidés", se lamente-t-il, très affecté par la perte de sa maison.
Malgré tout, plus de 150.000 personnes sont retournées à Raqa depuis la défaite de l'EI, selon l'ONU.
"Les quartiers du centre-ville sont les plus détruits, ils sont rasés à 90%", précise Ahmad al-Khodr, muni d'une carte de la ville. "La destruction est abyssale et le soutien (financier) insuffisant".
AFP/VNA/CVN