Emplois fictifs au Parlement européen: Marine Le Pen de nouveau convoquée par les juges

Marine Le Pen a annoncé vendredi 7 septembre qu'elle était de nouveau convoquée par les juges sur l'affaire des emplois fictifs au Parlement européen, fustigeant une action délibérée des juges afin de perturber sa campagne pour les élections européennes.

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Marine Le Pen le 7 septembre 2018 à Châlons-en-Champagne.
Photo: AFP/VNA/CVN


Avec les juges, "le pire est toujours sûr", a déclaré la présidente du RN, 
Marine Le Pen en annonçant la nouvelle convocation en marge de son premier déplacement depuis les congés d'été à la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne).
"Je vais leur répondre", a-t-elle affirmé, interrogée par l'AFP. Elle a ensuite précisé qu'elle se rendrait à la convocation des magistrats mais sans dire si elle répondrait aux questions des juges ou si elle se contenterait d'une simple déclaration comme lors de sa mise en examen en juin 2017.
"C'est fait pour" perturber la campagne des élections européennes qui auront lieu en mai, a estimé la finaliste de la présidentielle de 2017 au sujet de cette nouvelle convocation dont elle n'a pas précisé la date.
Quand les juges ont gelé le versement de deux millions d'aide publique au RN, dans le cadre de cette affaire, "ils ont dit à la face du monde qu'ils n'instruisaient pas à charge et à décharge mais exclusivement à charge", a-t-elle déploré. Les juges "considèrent avant même que l'instruction soit terminée que nous (sommes) coupables", a ajouté la présidente du RN.
Les juges d'instruction qui enquêtent sur cette affaire, dont le préjudice estimé par le Parlement européen s'approche des sept millions d'euros pour la période 2009-2017, ont justifié cette saisie de deux millions d'euros par l'endettement du parti.
"Fonctionnement minimum"
Outre le FN devenu RN, sa présidente Marine Le Pen, son compagnon Louis Aliot et Nicolas Bay - dont le nom circule pour conduire la liste du RN aux élections européennes - ont été mis en examen pour "abus de confiance" ou "complicité d'abus de confiance", délits passibles de trois ans de prison et de 375.000 euros d'amende.
Vendredi 7 septembre, les juges Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke ont requalifié la mise en examen de l'eurodéputé Nicolas Bay, désormais poursuivi pour "détournements de fonds publics", un délit plus grave punissable de 10 ans de prison et d'un million d'euros d'amende.
Quinze mises en examen connues ont été ordonnées par les magistrats, cosaisis depuis décembre 2016 d'une information judiciaire ouverte notamment pour "abus de confiance".
Selon des sources proches du dossier, l'ensemble des mises en examen du dossier doivent faire l’objet d’une requalification générale en raison d'un récent arrêt de la Cour de la cassation qui a validé la possibilité de poursuivre des parlementaires pour "détournements de fonds publics". L'ex-eurodéputée Marine Le Pen est également concernée, selon l'une de ces sources.
Mercredi 5 septembre, un ancien personnage-clé de l'organisation du FN au Parlement européen, Charles Van Houtte, avait déjà été mis en examen pour "complicité de détournements de fonds publics".
Alors que le RN a fait appel de la saisie des deux millions d'euros qui le plonge dans une grande difficulté financière, Marine Le Pen a assuré jeudi 6 septembre que son parti ferait campagne pour les élections européennes "quelles que soient les conditions".
Vendredi 7 septembre, Marine Le Pen, qui s'est déclarée "optimiste" sur cet appel, a cependant fait état d'un parti réduit au "fonctionnement minimum". "On paie le loyer, les salaires mais rien d'autre. On ne peut plus imprimer de tracts, d'affiches", a-t-elle déploré.
Si la saisie est maintenue, le parti continuera ses appels aux dons "jusqu'au versement de la deuxième partie de la subvention" publique en novembre, a-t-elle précisé.
Pour sa campagne, elle compte se rendre dans "beaucoup de pays européens" afin de "mettre un coup d'arrêt" à l'Union européenne et "faire basculer la majorité" au Parlement européen, face à un Emmanuel Macron "affaibli" et qui "panique".
Elle a aussi indiqué qu'elle "aurait l'occasion de discuter" avec Steve Bannon, l'ancien stratège de Donald Trump qui entend désormais prodiguer ses conseils aux formations populistes et nationalistes en Europe.

AFP/VNA/CVN

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