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La centrale nucléaire de Barakah aux Émirats arabes unis. Image fournie par le service presse de la centrale le 13 février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'Autorité fédérale de régulation nucléaire (FANR) a approuvé l'octroi à l'entreprise Nawah de la licence d'exploitation du réacteur 1 de la centrale", a déclaré le représentant permanent des Émirats à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Hamad Alkaabi, lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi. Sa mise en route aura lieu dans un "futur proche" a-t-il ajouté.
Fondée en 2016, Nawah Energy Company exploitera et entretiendra, à terme, les quatre réacteurs de la centrale de Barakah, dans le Nord-Ouest du pays, selon le site internet de l'entreprise.
"C'est une nouvelle étape dans notre marche vers le développement de l'énergie nucléaire pacifique", s'est réjoui sur Twitter Mohammed ben Zayed al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi.
"Nos efforts continuent pour nous préparer aux 50 prochaines années et assurer les besoins énergétiques du pays", a ajouté l'homme fort des Emirats arabes unis.
L'installation a été construite par un consortium mené par Emirates Nuclear Energy Corporation (ENEC) et le coréen Korea Electric Power Corporation (KEPCO), pour un coût estimé à 24,4 milliards d'USD (22,5 milliards d'euros).
Le premier des quatre réacteurs devait être mis en service fin 2017, mais la date de démarrage a été reportée à plusieurs reprises pour satisfaire, d'après les responsables, aux conditions légales de sécurité.
25% des besoins
"Il s'agit d'un moment historique pour les Émirats arabes unis (...)qui vient couronner les efforts de 12 ans de construction", s'est également félicité M. Alkaabi durant la conférence de presse.
"Après l'octroi de la licence d'exploitation du premier réacteur, l'opérateur Nawah lancera sa mise en service pour préparer son entrée en exploitation commerciale", a-t-il précisé.
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Lorsqu'ils seront pleinement opérationnels, les quatre réacteurs auront la capacité de produire 5.600 mégawatts d'électricité, soit environ 25% des besoins des Émirats arabes unis, pays riche en pétrole.
L'État fédéral composé de sept émirats compte une population de 9,3 millions d'habitants, dont environ 80% d'expatriés.
Les besoins en électricité sont croissants, en raison notamment de l'utilisation systématique de la climatisation durant les étés caniculaires.
ENEC, une entreprise publique, a annoncé en décembre que le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur devrait avoir lieu au cours du premier trimestre 2020.
Programme "pacifique"
Les responsables émiratis insistent sur le caractère "pacifique" de leur programme nucléaire et assurent qu'il ne contient aucun volet militaire, dans un contexte de tensions régionales accrues.
"Les Émirats restent attachés aux normes les plus élevées de sécurité et de non-prolifération nucléaires ainsi qu'à une coopération solide et continue avec l'AIEA et les partenaires nationaux et internationaux", a souligné Hamad Alkaabi.
Le pays a accueilli plus de 40 missions internationales et inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et de l'Association mondiale des exploitants nucléaires (WANO) depuis 2010.
De son côté, le Qatar, émirat voisin, dit voir dans Barakah une "menace pour la paix régionale".
Interrogé par l'AFP sur le fait que ce projet peut exacerber les tensions dans la région, M. Alkaabi, s'est voulu rassurant. "Je dis aux critiques que si vous avez des questions, vous pouvez nous les poser, nous serons heureux d'y répondre (...) et les Émirats font partie de nombreuses conventions, dont celle sur la sécurité nucléaire", a-t-il souligné.
Il a ajouté que le feu vert donné au fonctionnement du réacteur a résulté d'un processus d'évaluation de cinq ans qui a porté sur "la conception du réacteur en termes de sûreté mais aussi de sécurité, y compris les mesures associées à l'urgence".
Comme plusieurs de ses alliés, dont l'Arabie saoudite, Abou Dhabi est en froid diplomatique avec le Qatar, avec lequel il n'entretient plus de relations officielles depuis juin 2017.