>>L'armée libanaise reçoit un avion américain A-29 Super Tucano
>>Le Liban se réjouit de recevoir davantage d'aide militaire américaine
L'avion Airbus A321 de la Compagnie aérienne nationale Liban Middle East Airlines dans l'aéroport international Rafic Hariri Beirut, le 11 avril 2012. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'annonce de la Compagnie aérienne du Liban, Middle East Airlines (MEA), qui concerne aussi les autres compagnies aériennes opérant au Liban, a provoqué l'indignation sur les réseaux sociaux, les utilisateurs ne manquant pas de rappeler que la MEA est placée sous la tutelle de la Banque centrale qui en est le principal actionnaire.
En apprenant la nouvelle, des dizaines de clients se sont rendus au bureau de la MEA à l'aéroport de Beyrouth, le seul ouvert dimanche 16 février, dans l'espoir de pouvoir payer leur voyage en livres libanaises, selon des images retransmises en direct par une chaîne de télévision libanaise.
Dans le pays frappé par une crise économique, le billet vert est utilisé au quotidien au Liban au même titre que la livre libanaise.
Si le taux de change officiel fixé par la Banque centrale n'a pas changé, un taux parallèle est observé dans les bureaux de change, ce qui équivaut à une dévaluation de facto pour la monnaie nationale et à des pertes pour ceux qui veulent acheter des dollars.
Par le passé, il était possible de payer en livres libanaises dans les agences de la MEA, qui respectait le taux de change officiel.
"À partir de lundi 17 février, la Middle East et les autres compagnies aériennes implantées au Liban accepteront seulement les paiements en dollar américain", a annoncé dimanche 16 février l'Agence de presse officielle ANI.
Les voyageurs peuvent payer par chèque bancaire ou par carte bancaire, à condition que leur compte soit en devise étrangère, a précisé l'ANI.
Les clients pourront régler en livres libanaises les frais d'excédents de bagages ou de modification de leur réservation à l'aéroport de Beyrouth, selon l'ANI.
L'annonce illustre les ramifications de la crise économique qui touche le Liban depuis plusieurs mois, et qui s'est aggravée avec un soulèvement populaire inédit, déclenché le 17 octobre pour dénoncer l'intégralité de la classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
Les contestataires mettent d'ailleurs en cause la responsabilité des dirigeants dans cette crise économique et leur incapacité à relancer la croissance.
La situation est d'autant plus problématique que les Libanais sont confrontés depuis plusieurs mois à des restrictions draconiennes sur leurs retraits en dollars dans les banques.
Pour obtenir des billets verts, il faut donc souvent aller dans les bureaux de change, où la monnaie nationale s'échange désormais à plus de 2.000 livres libanaises face au dollar, même si officiellement la livre est toujours indexée sur le dollar au taux fixe de 1.507 livres pour un dollar.
AFP/VNA/CVN