Elle est la plus jeune femme commandant de bord du Vietnam

Jolie et talentueuse, Huynh Ly Dông Phuong impressionne par sa confiance en elle. Cette jeune Viêt kiêu (Vietnamienne d’outre-mer) vient de décrocher sa licence de commandant de bord pour la Compagnie aérienne nationale Vietnam Airlines. Elle a 27 ans.

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Dông Phuong, la plus jeune femme commandant de bord de Vietnam Airlines.
Photo : CTV/CVN

La Viêt kiêu Huynh Ly Dông Phuong, qui est née et a grandi en Belgique, est passionnée d’aviation depuis ses 17 ans. Elle avait pourtant renoncé à se lancer dans une carrière de pilote pour suivre les dernières volontés de son père : qu’elle devienne femme d’affaires. Mais les voyages au-dessus des nuages ne cessaient de hanter ses nuits. Plus tard, consciente de son envie irrépressible de voler, sa mère l’a finalement encouragée à poursuivre son rêve.

Une élève pilote brillante

La jeune fille s’est rendue à Montpellier (France) pour se former à l’École supérieure des métiers de l’aéronautique (ESMA). Sa classe comptait 31 personnes, dont quatre femmes. La plupart issues de familles ayant des proches travaillant dans le secteur de l’aviation. La jeune femme, qui ne connaissait pas grand-chose à ce milieu, a donc rencontré beaucoup de difficultés pour trouver sa place parmi ses camarades. De plus, lorsqu’elle montait dans un avion, elle vomissait souvent.

Au premier abord, on pense plutôt que Dông Phuong est mannequin que commandant de bord.
Photo : CTV/CVN

Grâce à sa détermination, Dông Phuong a surmonté ces difficultés et est devenue l’une des meilleurs de sa classe. Elle a été choisie en tant que représentante de l’ESMA pour prendre part à un concours de pilotes en France. À noter qu’elle était l’unique candidate du Sud de la France. Les préjugés la concernant se sont alors estompés. «Depuis, tout est devenu plus facile. Et j’ai la chance d’avoir de bons amis, qui m’ont beaucoup aidé dans le travail comme dans la vie», confie Dông Phuong.

Quelque deux ans plus tard, la Viêt kiêu obtient sa licence de pilotage. Mieux encore, elle reçoit des propositions pour enseigner dans l’école qui l’a formée. Pourtant, Dông Phuong les refuse. Elle désire piloter des avions pour des organisations humanitaires qui viennent en aide aux habitants des pays en guerre.

Dông Phuong se souvient qu’il y a cinq ans, en revenant dans son pays d’origine, un sentiment patriotique l’a envahie. Pour elle, vivre et travailler au Vietnam serait une chance. Voler au-dessus du pays en forme de S un rêve.

La Viêt kiêu décide alors de postuler à Vietnam Airlines. En février 2011, elle est recrutée officiellement au poste de pilote de ligne, à bord d’un Airbus 312 de 200 sièges. Depuis début 2015, Dông Phuong est copilote sur les court et moyen-courriers, puis est passée aux long-courriers. Tout récemment, elle est devenue la plus jeune femme commandant de bord de la compagnie aérienne nationale Vietnam Airlines. À noter qu’elle parle quatre langues (anglais, français, polonais et vietnamien).

Un métier pénible et ô combien risqué

«Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai piloté un avion de ligne. C’était parfait, se souvient Dông Phuong. Piloter me rend heureuse. Dans le cockpit, la tension est constante. C’est un immense honneur pour moi de servir l’aviation nationale. Je suis fière de ma mission».

Pour Dông Phuong, dans le cockpit, la tension est constante.

D’après Dông Phuong, le métier de pilote est pénible et ô combien risqué. Le commandant de bord et le copilote doivent préparer et programmer avec la plus grande rigueur leur vol tout en répondant aux critères de sécurité élevés pour assurer le transport de voyageurs. Il faut constamment surveiller la situation météorologique, dialoguer avec les tours de contrôle, veiller à la consommation de carburant et être à même de faire face aux imprévus en gardant son sang froid, quelle que soit la situation.

Être pilote demande aussi de continuellement parfaire ses connaissances. Tous les six mois, une mise à jour des compétences techniques de pilotage est nécessaire, car les appareils sont de plus en plus sophistiqués. Il faut aussi disposer de notions de secourisme pour intervenir en cas de problème à bord. C’est indispensable.

«Chaque mois, je passe entre 85 et 100 heures à bord. Autant d’heures de vol nécessite de longues préparations. Je n’ai pas donc beaucoup de temps pour ma famille. Je souhaite que mon futur mari me soutienne et me comprenne», confie-t-elle.

Dông Phuong a une taille de mannequin. Elle mesure 1,71m, son visage est rayonnant. Pourtant, elle n’aime pas qu’on l’appelle «la belle». «Je veux que les gens m’apprécient au travers de mon travail, plutôt que pour mon apparence», partage la commandante de bord.

Phuong Nga/CVN

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