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La réplique de la pagode au pilier unique de Hanoi, aux États-Unis. |
Photo : CTV/CVN |
Pour rejoindre le Vietnam depuis les États-Unis, il faut parcourir la moitié du globe. Aussi, lorsque l’on entend parler de la pagode au pilier unique (chùa Môt Côt) dans ce pays de l’hémisphère Ouest, la curiosité de beaucoup de gens s’en trouve piquée.
Or, elle existe bel et bien. Elle trône dans Voviology City, un endroit créé par le Docteur Châu Nhât Tân, un Américain d’origine vietnamienne qui vit dans le Golden Hill, en Californie, pour rendre hommage à la culture vietnamienne. Ainsi, outre la pagode au pilier unique, on trouve dans cette zone de nombreux autres ouvrages d’architecture originaux du Vietnam : le nhà ruong (maison à trois travées et deux appentis), le monument en reconnaissance du héro Trân Hung Dao (1228-1300), la statue de la Mère Au Co qui, selon la légende, aurait mis au monde une poche de 100 œufs d’où ont éclos 100 enfants qui seraient les ancêtres des Vietnamiens, etc.
«Je suis fasciné par la beauté et l’architecture de cette pagode. J’ai donc décidé de la faire construire à l’endroit où je célèbre la culture vietnamienne», explique Châu Nhât Tân.
Après deux ans de préparatifs, la mise en chantier de la pagode s’est déroulée en avril 2013. La construction a été difficile. En effet, l'ouvrage se situe sur une colline, à plus de 1.500 m d’altitude. Les machines de chantier ne peuvent y accéder. Pour mener à bien le projet, il a donc fallu compter sur la force humaine. De plus, le climat du Golden Hill est rude. Les travaux ne peuvent avoir lieu qu’au maximum entre cinq et six mois par an.
«Les fondations ont été la partie la plus difficile à réaliser. Il faut que ce soit solide», explique Phong Truong, un ami de Châu Nhât Tân.
Il aura fallu près de trois ans pour que la pagode soit achevée, à la surprise des habitants comme des Vietnamiens résidant aux États-Unis. D’autant plus qu’elle est une réplique parfaite de celle de Hanoi. Presque tous les objets qui s’y trouvent ont été fabriqués au Vietnam avant d’être acheminés vers l’Amérique.
Construite au XIe siècle et rénovée en 1954
a pagode au pilier unique est le plus ancien des trois emblèmes de Hanoi. |
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN |
«Construite sous la dynastie des Ly (1010-1225), l’une des périodes les plus brillantes de l’histoire du Vietnam, la pagode au pilier unique est le symbole du bouddhisme, du bonheur et de la liberté. Avec son architecture originale, elle revêt une grande signification culturelle et religieuse», souligne le bonze supérieur Thich Duc Nghiêp.
Située rue Chùa Môt Côt, dans l’arrondissement de Ba Dinh, à Hanoi, la pagode au pilier unique a été construite en 1049. Elle ressemble à un lotus en fleur perché au sommet de sa tige. C’est le plus ancien des trois emblèmes de Hanoi, les deux autres étant le pavillon de la Pléiade (1805) et la tour de la Tortue (1886).
La pagode fut dessinée d’après un rêve fait par le roi Ly Thai Tông, qui régna de 1028 à 1054, dans lequel la déesse Bouddhisattva Avalokitesvara le conduisait jusqu’à un lotus. Anciennement nommée Diên Huu (le bonheur durable), la pagode symbolisait la longévité pour le deuxième roi Ly. Tout en bois, elle repose sur un pilier de pierre de 1,25 m de diamètre et représente une fleur de lotus, symbole de pureté.
Au fil du temps, la pagode a subi de gros dégâts causés par les puissances coloniales. En 1954, le gouvernement vietnamien l’a rénovée. Un nouveau pilier de béton a été construit, à partir des restes de l’ancien. La structure d’aujourd’hui est la réplique de la pagode d’origine. Elle est devenue vestige historique et architectural national en 1962. Cinquante ans plus tard, elle a été reconnue par l’Organisation des records asiatiques, dont le siège est à New Delhi.