Élections en Colombie : une femme pour la première fois maire de Bogota

Une femme a été pour la première fois élue maire de Bogota, lors d'un scrutin local au Colombie qui s'est déroulé dans le calme, en dépit d'une campagne émaillée de violences.

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La maire nouvellement élue de Bogota Claudia Lopez, lors de l'annonce de sa victoire le 27 octobre, dans la capitale colombienne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Par ailleurs, le parti issu de l'ex-guérilla Farc se présentait devant les urnes pour la deuxième fois depuis l'accord de paix de 2016.

Claudia Lopez, 49 ans, candidate de centre gauche, a été élue maire de la capitale colombienne, qui compte 7,2 millions d'habitants, à l'issue de ce scrutin visant à renouveler autorités municipales et départementales.

"Nous changeons l'histoire!", a lancé cette ex-sénatrice, opposante déterminée de la droite conservatrice qui gouverne le pays depuis un peu plus d'un an. Bien que favorable au processus de paix, elle a refusé toute alliance avec le parti Farc.

Claudia Lopez a obtenu 35,23% des voix lors d'une lutte serrée avec le libéral Carlos Fernando Galan (32,47%), selon des résultats portant sur 99,41% des bulletins dépouillés.

Sa victoire ouvre un nouveau chapitre dans une Colombie traditionnellement dirigée par des hommes des élites libérale et conservatrice.

"Être femme n'est pas un défaut, être une femme de caractère, ferme (...) n'est pas un défaut. Etre gay n'est pas un défaut, être fille d'une famille modeste n'est pas un défaut", déclarait-elle la semaine dernière lors d'un entretien avec l'AFP.

Scrutin d'un calme inédit 

"Cela a été les élections les plus pacifiques de ces dernières années", a déclaré le responsable national de l'organisation du scrutin, Juan Carlos Galindo, à la clôture des bureaux de vote.

Le président Ivan Duque a fait état d'un bilan "positif" à l'issue de ces élections locales comptant "le plus de candidats de l'histoire" de la Colombie.

Quelque 36,6 millions d'électeurs étaient appelés à désigner maires, gouverneurs de départements et assemblées locales parmi 116.428 candidats, dont 37% de femmes. Les nouveaux élus prendront leurs fonctions le 1er janvier.

D'importantes forces armées avaient toutefois été déployées, du fait de menaces dans les régions où opèrent encore des groupes armés et des narco-trafiquants.

La campagne avait été marquée par une forte violence dans 27% des municipalités, selon la Mission d'observation électorale (MOE).

Depuis la clôture des candidatures le 27 juillet, cet organisme indépendant a fait état de sept candidats assassinés, 88 menacés, 12 visés par des attentats et un enlevé, représentant la quasi totalité des partis.

Au total 2.065 candidats bénéficiaient d'une protection financée par le gouvernement.

Les Colombiens devaient désigner 1.101 maires et conseils municipaux, ainsi que les gouverneurs des 32 départements du pays et leurs assemblées.

C'était la deuxième fois que se présentait devant les urnes le parti issu des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui ont signé la paix le 24 novembre 2016 avec le gouvernement de l'ancien président Juan Manuel Santos.

Survie du parti Farc 

Des partisans de la nouvelle maire de Bogota, Claudia Lopez, à l'annonce de sa victoire, le 27 octobre 2019 dans la capitale colombienne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après les législatives de l'an dernier où elle n'a obtenu que 0,27% des voix, la Force alternative révolutionnaire commune (Farc), jouait sa survie. Elle n'a participé qu'avec 308 candidats, la majorité comme conseillers municipaux, et seulement 18 à un mandat de maire.

"Que la paix l'emporte", a lancé son chef, Rodrigo Londoño.

La MOE a signalé avoir reçu 898 signalements de possibles irrégularités dans 30 départements et 238 municipalités, dont Bogota.

Le gouvernement a mis en œuvre une plate-forme électronique pour suivre en temps réel les dénonciations de fraude.

Alors que le président Duque pâtit d'une forte impopularité (64% d'opinions défavorables en août), ce scrutin était aussi un test pour son parti, le Centre démocratique dirigé par son mentor, l'ex-président Alvaro Uribe (2002-2010), poursuivi en justice pour manipulation de témoins contre un opposant.

Ces élections étaient toutefois dominées par la présence de candidats de coalitions dans 66% des municipalités plutôt que par les partis traditionnels, selon le ministère de l'Intérieur.

AFP/VNA/CVN

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