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La chancelière allemande Angela Merkel, le 3 septembre à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Merkel a livré une performance pleine d'assurance, Schulz n'a pratiquement réussi aucune de ses offensives", juge ainsi le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung après ce duel retransmis sur les quatre principales chaînes de télévision et suivi par des millions d'électeurs.
Le chef de file des sociaux-démocrates allemands, Martin Schulz, devait impérativement prendre l'ascendant devant les caméras pour espérer combler son retard important dans les sondages face à la chancelière conservatrice.
Aussi éloquent et spontané qu'Angela Merkel est cérébrale et réservée, l'ancien président du Parlement européen était a priori le mieux armé pour emporter l'exercice et se relancer.
Objectif raté au vu des premiers sondages effectués par les chaînes de télévision publique.
Au pouvoir depuis 12 ans, la chancelière a été jugée plus convaincante que son rival : 55% contre 35% selon l'enquête ARD et 32% contre 29% selon celle de ZDF.
Difficile dans ces conditions de croire à un rebond du SPD, qui affiche un retard d'une quinzaine de points dans les intentions de vote sur les conservateurs de la chancelière, à seulement trois semaines du scrutin.
"La sympathie ne suffit pas"
"Le candidat Schulz est un homme sympathique. Mais la sympathie ne suffit pas pour devenir chancelier", tranche le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Pour le quotidien Merkur de Munich, l'affaire est entendue.
"Est-ce que l'impression de match nul qui ressort suffira à inverser la tendance dans l'opinion dans la dernière ligne droite ? Il y a de sérieux doutes", dit-il.
"Dans ce monde devenu incertain et dirigé par des leaders remplis de testostérones, les gens ne savent pas très bien ce que veut Schulz. Mais ils savent très bien ce que peut Merkel", ajoute le journal.
Les sociaux-démocrates allemands, membres depuis 2013 de la coalition gouvernementale de la chancelière, ne parviennent pas à résoudre leur problème central : présenter une offre politique réellement distincte de celle de Mme Merkel.
Ils pensaient avoir trouvé la parade en début d'année avec le départ de Sigmar Gabriel, ministre des Affaires étrangères, de la présidence du Parti, et l'arrivée d'un "homme neuf" sur la scène politique allemande : Martin Schulz, en effet, a fait toute sa carrière à Bruxelles.
Las pour eux, il ne convainc pas davantage. Avec son bilan économique que jalouse l'Europe entière -le chômage est à un niveau historiquement bas- et sa politique centriste, Angela Merkel offre peu d'angles d'attaque aux sociaux-démocrates.
La chancelière s'est fait dimanche soir 3 septembre un malin plaisir de couper l'herbe sous le pied de son rival face aux caméras de télévision.
AFP/VNA/CVN